XIIIe Forum international économique sur l’Afrique : les ressources naturelles africaines doivent participer à la transformation économique et créer des emplois

Mardi 8 Octobre 2013 - 13:38

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En partenariat avec la Banque africaine de développement (BAD), le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), la Commission économique pour l'Afrique (CEA), l'Union européenne (UE) et la France, le centre de développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a organisé, le 7 octobre à Paris, le treizième Forum international économique sur l’Afrique sur le thème : « Tirer parti des ressources naturelles pour la transformation économique »

C’est le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurria, qui a procédé à l’ouverture du forum, en présence du Premier ministre ivoirien, Daniel Kablan Duncan, du président de la BAD, Donald Kaberuka, et du secrétaire exécutif de la CEA, Carlos Lopes. Les participants ont débattu de la transformation structurelle économique et des ressources naturelles de l’Afrique.

Selon l’OCDE, l’économie africaine a connu une transformation structurelle plutôt positive ces dix dernières années, avec une productivité globale croissante et un travail plus orienté vers des activités productives. Elle devrait connaître une progression de 4,8% en 2013 et de 5,3% en 2014. Toutefois, les économies du continent doivent faire face à un défi majeur : créer des emplois et maintenir leur rythme de croissance. Pour y parvenir, l’Afrique doit mettre en place une « stratégie industrielle », a déclaré le directeur du centre de développement de l’OCDE, Mario Pezzini, car « la diversification de l’économie africaine et la réduction de la dépendance des ressources naturelles demandent des politiques industrielles. »

La croissance économique de l’Afrique est essentiellement liée à ses ressources naturelles, exploitées par des entreprises modestes et pressées d’exporter son pétrole, son bois, son uranium, bref ses matières premières sans aucune transformation sur place. Ce qui crée peu ou pas d’emplois au regard des prévisions de croissance démographique du continent.

Selon l’OCDE, l’Afrique voit arriver chaque année sur le marché du travail 14 millions nouveaux demandeurs d’emploi. Il est urgent de trouver des débouchés à cette main-d’œuvre, et pour l’OCDE, l’agroalimentaire pourrait être une solution pour une population en général rurale. Ainsi propose-t-elle des pistes de création d’emplois, dans la culture, l’élevage, la transformation des fruits, des céréales, du bétail, etc. pour l’exportation et pour le marché régional. Pour l’OCDE, « une transformation structurelle inclusive apparaît essentielle à la réalisation de ce grand potentiel et l’abondante richesse en ressources naturelles de l'Afrique peut en fournir la base. »

Si les ressources naturelles sont la clé de la transformation économique de l’Afrique, ses dirigeants doivent prendre en compte les deux exigences d’un développement durable, à savoir, la diversification des économies et l’investissement dans le capital humain. Certains experts pensent que c’est le moment d’accélérer le rythme de la transformation économique. Mario Pezzini invite les pays africains à réunir les conditions propices pour créer des emplois à partir des ressources naturelles, maximiser les revenus qu’elles génèrent par une taxation adroite, encourager les investisseurs étrangers et les opérateurs locaux à développer entre eux des liens économiques.

Dans cette perspective, les pays africains doivent combiner quatre niveaux de politiques publiques : « établir les conditions générales de transformation structurelles en investissant dans l’éducation, les infrastructures et l’accès à des marchés régionaux ;  établir les conditions spécifiques requises pour le développement des secteurs d’activité liés aux ressources naturelles ; optimiser les revenus des ressources naturelles et les investir de façon stratégique pour promouvoir la transformation structurelle ; et enfin, promouvoir directement la transformation structurelle en augmentant la productivité agricole et en facilitant les liens entre le secteur des ressources naturelles et l’économie dans son ensemble. »

Compte tenu des différences de ressources et d’institutions des pays, Mario Pezzini pense que l’Afrique devrait « commencer à réfléchir en termes de type de modèles selon le type de pays ». Il a indiqué que l’OCDE avait mis en place une cellule de réflexion à laquelle participeront, à raison de deux rencontres annuelles, les pays africains pour étudier les types de modèle. Le premier groupe concerne les pays producteurs ; le deuxième groupe concerne les sous-traitants dans la chaîne globale des valeurs. 

Noël Ndong