Violences faites au femmes : une quarantaine de femmes formées pour former les autres à leurs droitsSamedi 25 Avril 2015 - 12:51 Une quarantaine de femmes ont été formées sur les différentes formes de violence domestiques. Cette formation initiée par le comptoir juridique junior a permis aux bénéficiaires d’acquérir des connaissances sur les droits de la femme. Ainsi, à leur tour, ces femmes formées se servent des ces notions pour éduquer les autres femmes de différents milieux. Dans le cadre de la lutte contre les violences faites à l’égard de la femme, Le comptoir juridique junior a formé une quarantaine des femmes sur les différentes formes de violences physiques et morales. « Je dis souvent à mes enfants qui vivent en couple que la femme est faite pour être chérie. C’est toi qui l'as choisie et tout le temps que tu seras avec elle tu dois faire les efforts de l’aimer. Qui veut vivre dans un ménage ou il y a la violence. Je trouve que le cadre où il y a la paix et la communication c’est le meilleur même si vous n’avez pas d’argent », explique Jeanne, l’une femme formées. Comme elle, la plupart des femmes qui ont suivi cette formation ont acquis de nouvelles armes qui les aideront à faire face à toutes sortes de violences dans la société. « J’étais peut-être ignorante de mes droits. Mais cette formation m’a apporté beaucoup de choses surtout lorsqu’on a un problème de violence domestique ou sexuelle. C’est un grand travail que le CJJ est en train de réaliser. Et nous savons que les femmes ne connaissent pas souvent leurs droits. Quand elles subissent des violences domestiques elles ne savent pas à qui s’adresser », a soutenu Marguerite, une autre bénéficiaire. Hier encore, les femmes ne pouvaient pas aider les autres femmes qui étaient battues ou violées à se défendre. Aujourd’hui, grâce aux notions élémentaires de droit reçues au cours de cette formation, elles peuvent désormais orienter les femmes victimes vers les structures compétentes. Kostelie Aboyo : « Je suis en train de conseiller quelques femmes victimes. Je leur explique les procédures à suivre concernant les violences qu’elles subissent dans leur foyer. Je leur dis souvent qu’un homme qui aime sa femme ne peut pas la battre. Car dans le foyer, il faut qu’il y ait un dialogue. Ce qui va permettre que ces violences cessent. Si l’homme persiste, nous demandons à ce qu’elle se rendent auprès des autorités compétentes. Au poste de police, à la gendarmerie, ou à la justice ». Les violences physiques et psychologiques sont des maux qui rongent la vie de certaines femmes dans la société congolaise. Grâce aux efforts fournis par ces nouvelles para juristes, ce mal est en train d’être détruit petit à petit. Mais des craintes subsistent encore vu le poids des traditions. « Les hommes se lèveront contre nous, les femmes elles mêmes ne nous croiront pas, les enfants vous rejettent. Les anciens, les sages diront : "que pourrons-nous apprendre d’une femme, d’une petite fille? ". C’est très difficile. Dans la famille, on risque l’exclusion, on nous met dans la catégorie des femmes qui ont trop étudié. Et pour les plus jeunes, elles risquent même de ne pas vivre un mariage heureux. Pare ce que les hommes vont se méfier d’elles », affirme Ingara Peggy. Des paroles agressives qu’elle enregistre au quotidien. Pour ces nouvelles paras juristes, il reste encore des lois à établir pour que les femmes soient en sécurité. Pour Lilian Barros, secrétaire permanent du comptoir juridique junior, la meilleure chance de prévenir les violences est de permettre aux Congolais et aux Congolaises de prendre conscience du phénomène et de dénoncer les auteurs.
Flaure Elysée Tchicaya Légendes et crédits photo :Formation des femmes |