VIH/sida : Michel Sidibé plaide l’accès aux traitements antirétroviraux pour les enfants

Mercredi 11 Mai 2016 - 16:15

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« C’est une question de justice sociale. C’est une question d’inégalité profonde parce que 90% des enfants qui vivent avec le sida sont malheureusement en Afrique », a déploré Michel Sidibé, directeur exécutif de l’Onusida à l’ouverture d’une réunion sur le sida pédiatrique, qui a rassemblé, le 10 mai à Abidjan, une dizaine de ministres de la Santé du continent et des experts internationaux.

« 50% de ces enfants qui naissent avec le sida meurent avant leur cinquième anniversaire parce qu’ils n’ont pas la chance d’avoir accès aux services qui sont mis à la disposition des autres enfants dans le reste du monde », a dénoncé Michel Sidibé, exigeant en même temps que l’accès universel au traitement pour les enfants devient une réalité.

De son côté, la première dame de la Côte d’Ivoire, Dominique Ouattara, ambassadeur de l’Onusida pour l’élimination de la transmission mère-enfant, a assuré que la question de l’éradication du VIH/Sida pédiatrique revêt un « caractère important et urgent ».

En Côte d’Ivoire, « seulement 18% des enfants de moins de 5 ans vivant avec le VIH/Sida sont sous traitement antirétroviral », a rappelé Terence McCulley, ambassadeur des Etats-Unis en Côte d’Ivoire et dont le pays a investi « plus de 550 milliards de FCFA pour soutenir les actions du gouvernement ivoirien contre la pandémie ».

Pour sa part, la présidente de l’Association nationale de soutien aux séropositifs et malades du sida (ANSS) du Burundi, Jeanne Gapiya, a déclaré : « ce n’est pas normal que vingt ans après l’avènement des traitements antirétroviraux, les enfants meurent encore » du sida.

Dans un rapport publié en mars dernier, l’ONG Médecins sans frontières a souligné que cinq millions de personnes n’ont toujours pas accès au traitement contre le VIH/Sida en Afrique centrale et de l’ouest.

En effet, l’Afrique abrite près de 70% des adultes, et 80% des enfants vivant avec le VIH dans le monde. Des chiffres qui devraient pousser les organisations en charge de la santé à porter un regard particulier sur les pays qui sont en zone d’alerte.

Il est vrai que des efforts considérables ont été réalisés non seulement en matière de traitement, des campagnes de sensibilisation et d’information. Ce qui fait que dans certains pays, le taux de contamination a baissé de façon considérable.

Cependant, on constate que dans les zones les plus reculées, les campagnes de sensibilisation au VIH/sida, sont quasi-inexistantes, ou encore survolées, car ces personnes ne prennent pas vraiment conscience de la gravité de la maladie. Pour un bon nombre de gens, il s’agit bel et bien d’un mythe, et non d’une réalité. C’est une forme d’insouciance qui inquiète les acteurs engagés dans la lutte contre cette pandémie.

Yvette Reine Nzaba

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