Vent d’enthousiasme chez les chrétiens d’Italie

Vendredi 29 Novembre 2013 - 17:52

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En presque neuf mois de pontificat, le le pape a incisé un style et tracé le cap. Les fidèles semblent suivre

C’est une onde de choc, positive, qui parcourt le monde de la catholicité aujourd’hui à la faveur de l’arrivée du pape François. Les compliments et formules pompeuses de courtoisie sont légion dès qu’il s’agit de décrire un personnage haut placé. Mais, pour une fois, ceux qui entourent et saluent ce pape venu d’Argentine peuvent avoir le crédit de la sincérité. Du reste, un récent sondage a montré que les Italiens reviennent à la messe.

À l’appui de cela, des chiffres incontestés : quelque 250 prêtres italiens interrogés par un institut de sondage affirment, pour un peu plus de la moitié d’entre eux, que, de nouveau, les églises se remplissent. Et ce que les médias appellent « l’effet François » semble aller bien plus loin que le cercle concentrique des baptisés. Les hôteliers affirment dans la même enquête que leurs établissements connaissent un surplus de 2% de touristes venus exprès, parfois de très loin, pour écouter le souverain pontife.

Et la sortie, il y a dix jours, de sa première encyclique, Evangelii gaudium (la joie de l’Évangile), a suscité une vraie jubilation chez ceux qui l’ont lue. « Il est vraiment émouvant de voir comment le pape procède à grands pas. Réussirons-nous à le suivre ? Il pose à l’Église un vrai défi. » Ces propos ne sont pas ceux d’un quelconque cardinal, classé parmi les béni-oui-oui : ils sont de l’archevêque de Vienne, en Autriche. Christoph Schoenborn passe même pour être quelque peu rétif à l’obéissance aveugle.

Avec sa tempérance habituelle, mais toujours dans une logique d’euphorie, le cardinal Robert Sarah a ajouté : « Le tout n’est pas de s’enthousiasmer au message du Pape François, qui est vraiment une grâce pour toute l’Église. Mais il faut saisir cette grâce, l’intérioriser. » Ancien archevêque de Conakry (Guinée), il est aujourd’hui le président du Conseil pontifical Cor Unum au Vatican, en charge des œuvres de charité de l’Église.

Le cardinal Sarah estime que ce pape « est venu nous racheter des graves accusations portées récemment contre les prêtres ». Il ne l’a pas dit ainsi, mais dans la tête de tous l’allusion aux prêtres pédophiles ne faisait aucun doute. De fait, devant l’humilité de ce pontife très peu sont ceux qui, en dehors des victimes sans doute, ont encore la tête à penser que le Vatican est un repaire du vice ou qu’il couvre des coupables d’abus sur les enfants.

Lucien Mpama