Vatican : le pape a déclaré aux journalistes que communiquer, c’est (se) rapprocher des hommes

Lundi 27 Janvier 2014 - 15:41

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

L’Église catholique bénit l’irruption d’Internet dans la société mais met en garde contre les dangers d’une information qui s’enfermerait sur elle-même

Comme chaque année les catholiques vont célébrer en juin prochain la Journée mondiale des moyens de communication sociale. Et comme chaque année, six mois à l’avance, le pape a publié le message qu’il adresse aux professionnels des médias qui sont invités, aujourd’hui plus que jamais, à servir de pont entre peuples et entre nations. Le thème qu’il a choisi pour cette journée est tout à fait en cohérence avec le style qui est désormais celui de son pontificat. Il faut mettre bas toutes les barrières et aller dialoguer avec « les périphéries du monde ». La communication au service d’une authentique culture de la rencontre, tel est le thème du pape.

Son message est le premier pour cette célébration depuis son arrivée au Vatican, en mars dernier. Sa publication à la date du 24 janvier n’est pas le fruit du hasard. C’est le jour de la fête de Saint-François de Sales, grand prêcheur français du 17e siècle, retenu comme le patron des journalistes. Le chef de l’Église catholique note que l’irruption des moyens de communication sociale a pu donner un instant l’illusion d’un monde qui se rapprochait, se connaît et se reconnaît.

« Pourtant au sein de l'humanité persistent des divisions. Au niveau mondial, nous voyons l'écart scandaleux entre le luxe des plus riches et la misère des plus pauvres. Nous y sommes tellement habitués que cela ne nous frappe plus », déplore-t-il. La pauvreté conduit à l’exclusion. Elle revêt beaucoup de formes aujourd’hui, et ses causes sont nombreuses et variées. Elles peuvent être économiques, politiques, idéologiques mais aussi « malheureusement, même religieuses ». D’où la pressante nécessité pour les médias de « contribuer à nous faire nous sentir plus proches les uns des autres ; à nous faire percevoir un sens renouvelé de l'unité de la famille humaine, qui pousse à la solidarité et à l'engagement sérieux pour une vie plus digne. »

Les défis nouveaux se mêlant aux défis anciens exigent de la part des médias une prise de conscience qui puise dans la responsabilité bien partagée que les moyens de communication sont avant tout au service de l’homme. « Les murs qui nous divisent ne peuvent être surmontés que si nous sommes prêts à nous écouter et à apprendre les uns des autres. La culture de la rencontre exige que nous soyons disposés non seulement à donner, mais aussi à recevoir des autres. Les médias peuvent nous aider dans ce domaine. En particulier, l'Internet peut offrir plus de possibilités de rencontres et de solidarité entre tous, et c'est une bonne chose, c’est un don de Dieu. »

L’information d’aujourd’hui voyage vite ; trop vite, affirme le pape. Cela ne met plus en situation de bien juger, et plus il y a d’opinions, plus on s’entretient dans l’illusion d’une richesse de pensée dans laquelle, pourtant, il est facile de s’enfermer et de ne plus écouter les autres. Mais ces limites, souligne le Souverain pontife, n’en rappellent que davantage « que la communication est, en définitive, une conquête plus humaine que technologique. Je le répète souvent : entre une Église accidentée qui sort dans la rue, et une Église malade d’autoréférentialité, je n’ai pas de doutes : je préfère la première. Les routes sont celles du monde où les gens vivent, où l’on peut les rejoindre effectivement et affectivement », conclut le chef de l’Église catholique.

Lucien Mpama