Vatican : entre Sassou-N’Guesso et le pape François, le courant est passé !

Lundi 9 Décembre 2013 - 20:00

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Le président a rencontré au Vatican les nouveaux visages marquants de la hiérarchie de l’Église catholique

Elle était annoncée depuis quelques jours, ça s’est fait lundi à 10h40 comme programmé : la première rencontre entre le président Denis Sassou-N’Guesso et le pape François a eu lieu lundi au Vatican. Comme le veut le protocole, le chef de l’État a été accueilli dans la bibliothèque privée du pape par celui-ci en personne. Poignée de main chaleureuse, sourires sans feinte. Puis les deux personnalités ont eu leur colloque privé au bout duquel le président a présenté les membres de sa délégation au Saint-Père, son épouse et une parente âgée de celle-ci recevant les marques particulières d’attention du souverain pontife. La cérémonie s’est poursuivie avec deux autres étapes importantes.

D’abord il y a eu l’échange rituel de cadeaux. Le pape a offert à tous les membres présents de la délégation venue du Congo un petit coffret contenant un chapelet. Et le chef de l’État a offert deux cadeaux fortement chargés de symboles et soulignant l’un des centres d’intérêts de cette visite ancrée sur la paix, le développement et la sécurité en Afrique au moment où vient de s’achever le sommet franco-africain de Paris consacré à ces thèmes. Et au moment où l’Afrique s’apprête à porter en terre l’icône mondiale que fut l’ancien président sud-africain, Nelson Mandela.

D’ailleurs, la visite du président au Vatican a subi les effets imposés par cet événement exceptionnel de la vie de l’Afrique. En même temps, le Vatican annonçait la nomination d’un cardinal africain, le Ghanéen Peter Kodwo Apiah Turkson, comme envoyé spécial du pape aux funérailles de Mandela ce mardi à Johannesburg. Le président de la République, quant à lui, bouleversait son propre programme pour aller rendre les derniers hommages à Madiba, un homme dont une partie du destin s’est dénoué à Brazzaville, sous Denis Sassou-N'Guesso justement.

Faut-il rappeler, digression à part, que le protocole d’accord de paix sur l’Afrique australe qui devait entraîner une cascade d’événements vertueux dans cette partie du continent fut signé à Brazzaville le 13 décembre 1988 ? C’est parce que le président Denis Sassou-N’Guesso favorisa le dialogue entre des réalités jusque-là antagonistes et figées que la fin de la guerre en Angola, l’indépendance de la Namibie et, donc, la fin de l’apartheid en Afrique avec la libération de Nelson Mandela furent rendues possibles…

Mais revenant à la rencontre du président avec le pape, il est à noter que cette visite s’est prolongée comme le veut le protocole là aussi, par la visite à la secrétairerie d’État. Là aussi, le président a été reçu par une personnalité nouvelle dans les allées du Vatican, Mgr Pietro Parolin, le nouveau Secrétaire d’État (Premier ministre) du Vatican. Les deux hommes ont eu un colloque prolongé, faisant le tour des questions pendantes du moment. Le communiqué officiel publié à l’issue de cette rencontre souligne que les « entretiens cordiaux ont permis d'évoquer l'importante contribution que l'Église catholique offre à la société congolaise, tout particulièrement en matière d'assistance et d'éducation, mais aussi de se féliciter des bonnes relations entre le Congo et le Saint-Siège ».

« Abordant des sujets d'intérêt commun, poursuit le communiqué du Saint-Siège, les parties ont exprimé leur volonté d'un renforcement de leur collaboration. Il a ensuite été question de la situation en Afrique centrale, de ses aspects humanitaires, du problème des réfugiés et de l'aide à leur apporter, de la sécurité régionale, notamment là où s'aggravent des tensions à caractère fondamentaliste. » On devine sans effort que la crise centrafricaine et les efforts que le président déploie pour l’éteindre ont fait partie des conversations qu’il a tenues aussi bien avec le pape qu’avec Mgr Parolin.

Lucien Mpama