![]() Unikin : journée de réflexion sur l’autonomisation de la femme congolaiseMardi 19 Avril 2016 - 18:51 « L’autonomisation de la femme, lien avec le développement durable», c'était le thème d’une journée de réflexion organisée à l’intention du personnel féminin et les étudiantes de l’Université de Kinshasa (Unikin) et développé par Christine Basosila Paoni, administratrice du budget de l’université. Cette activité a été patronnée par le nouveau recteur de cette institution d’enseignement universitaire, le Pr Daniel Ngoma Ya Nzuzi.
En dépit de l’engagement de la RDC dans la lutte pour la promotion des droits de la femme et sa participation à l’égalité avec l’homme dans tous les domaines de la vie, a fait remarquer l’administratrice du Budget de l’Unikin, « l’exercice plein et égal des droits humains et des libertés fondamentales pour la femme est foulé au pied par toutes sortes de discriminations et injustices dont elle est victime ». Christine Basosila trouve les causes des écarts dans l’histoire où les sociétés traditionnelles maintenaient la femme dans des discriminations, même si celle-ci était porteuse de vie, étant aussi nourricière du foyer et du clan et gardienne des valeurs. Pour l’oratrice, l’homme a des pratiques iniques comme le fétichisme dans les sociétés traditionnelles pour développer un complexe de supériorité, reléguant la femme au second plan. Et cette dernière a accepté cet état des choses, se sentant inférieure du fait que son rôle se limitait à la procréation et à la production. Et ces stigmates d’antan persistent jusqu’aujourd’hui. Christine Basosila cite Marie-Ange Lukiana Mufuankol qui, dans son ouvrage « La promotion des droits des femmes, une stratégie pour la paix en RDC », écrit : « Elle (femme) accepte le cadre tracé par l’homme pour elle, elle l’a intériorisé et le pérennise par ses enfants. Ce creuset est juridique, social, culturel et moral ». Elle enchaîne avec la phrase de Kofi Annan, ancien secrétaire général de l’ONU qui déclarait dans « Femmes 2000 » : « La violation des droits de l’homme la plus honteuse se caractérise sans doute par la violence à l’égard des femmes. Elle ne connaît pas de clivages géographiques, culturels ou sociaux. Tant que les actes violents continueront d’être perpétrés, nous ne pourrons pas prétendre à des progrès pour atteindre l’égalité, le développement et la paix». Les avancées des droits de la femme Christine Basosila Paoni reconnaît cependant que le statut de la femme actuellement n’est plus le même qu’avant, même si elle est encore considérée comme une citoyenne de seconde zone. « Le droit moderne congolais lui a reconnu, au fil des temps, des divers droits pour son épanouissement et pour son développement intégral… L’arsenal juridique que compte la RDC est déjà une tentative de la réduction du fossé existant de jure et de facto entre l’homme et la femme dans l’exercice du pouvoir et de la prise de décisions ainsi que dans les autres domaines de la vie humaine », admet-elle. Et l'administratrice du budjet d’insister : « … la grande avancée enregistrée est l’introduction de la disposition de la parité homme-femme dans la Constitution du 18 février 2006, en son article 14 et la lutte contre toutes les formes de violence et de discrimination à l’égard des femmes, ainsi que la publication de la loi n°06018 du 20 juillet 2006 relative aux violences sexuelles». La lutte de la femme en RDC est passée par l’émancipation avec l’aspect «représentativité» de la femme dans les instances décisionnelles, ensuite le concept «Gender» porteur d’une vision de complémentarité et de partenariat entre l’homme et la femme, et enfin la parité axée sur l’idée de l’égalité de sexe liée à la méritocratie, à la compétence et à la compétitivité. Selon Christine Basosila, des pesanteurs sociologiques (violences faites à la femme par l’homme, par la femme et par elle-même) et juridiques (l’autorisation maritale dans le Code de la Famille) subsistent encore et bloquent l’effectivité des droits de la femme. « Il faut donc régler le problème des textes et de l’applicabilité des textes et lutter pour le changement des mentalités..», conclut-elle. Martin Enyimo Légendes et crédits photo :Christine Basosila Paoni Notification:Non |