Transport urbain : la nouvelle unité de la circulation routière, plus de trois mois après

Depuis quelques mois, les Brazzavillois, sinon les visiteurs de la capitale de la République du Congo, observent au niveau des ronds-points et autres grandes artères des éléments dans des uniformes numérotés. Une initiative appréciée de tous au regard des comportements affichés depuis lors par certains policiers. Comme tout changement a ses déboires, celui-ci n’échappe pas à la règle, car l’on note actuellement le nombre restreint de policiers sur les routes, ce qui engendre des embouteillages monstres.

« Nous n’arrivons pas encore à tenir tous les points. Mais il s’agit pour nous d’avoir peu d’agents corrects que d’en avoir beaucoup qui sont en train de racketter les populations. C’est vrai qu’aujourd’hui, les gens souffrent à cause des embouteillages. Mais entre deux maux, il faut choisir le moindre. Les nœuds, on trouvera des agents pour les dénouer; mais les rackets, il faut qu’on en mette un terme définitivement », a expliqué le porte-parole de la police le colonel Jules Monkala-Tchoumou.

C’est ainsi qu’il a demandé aux Brazzavillois de prendre leur mal en patience car, pour lui, la police est au courant de l’insuffisance des effectifs sur le terrain et déploiera d’autres agents pour couvrir tous les coins de la ville. Il a ajouté que l’organisation se poursuivra pour occuper rationnellement Brazzaville, avant d’aller réorganiser la circulation routière à Pointe-Noire et Dolisie. « Dans quelques jours, nous allons descendre à Pointe-Noire, qui travaille encore sous l’ancien système, pour donner de nouvelles tenues et numéroter les agents. Nous voulons d’une police au service de la population et non d’une police qui est contre cette population qui a beaucoup de problèmes. Déjà, les policiers sont payés avec les impôts de la population. Nous n’avons pas besoin que la population paie doublement, parce que l’argent que ces policiers prennent ne va nulle part si ce n’est dans leurs poches », a insisté Jules Monkala-Tchoumou.

Du non-respect du Code la route

Si du côté de la police l’un des objectifs principaux (mettre un terme au racket) semble être atteint, certains automobilistes foulent, quant à eux, au pied les règles élémentaires de la circulation routière. En effet, il n’est pas rare de voir passer un autocar transportant plus de passagers que prévu. L’insuffisance de policiers sur le terrain donne aux conducteurs de véhicules de transport en commun la possibilité de commettre parfois des infractions sans être inquiétés. Ils sont devenus à la limite des hors-la-loi.

« Si un automobiliste ne respecte pas le Code de la route, il va se faire prendre parce que le code reste le même. Il ne faut pas que les automobilistes pensent qu’ils peuvent maintenant tout faire parce qu’il n’y a pas d’agent de police qui fait le contrôle. Même un policier qui n’est pas de l’unité de circulation routière, lorsqu’il constate qu’il y a une contravention qui a été commise ou un crime qui a été commis, il a l’obligation d’agir », a mis en garde le porte-parole de la police.

Le colonel Jules Monkala-Tchoumou a, par ailleurs, appelé les automobilistes à ne pas se tromper et à ne pas considérer les agents de la régulation comme étant des demi-policiers. Ce sont des policiers à part entière qui, a-t-il rappelé, peuvent prendre l’auteur du délit ou de la contravention pour l’emmener au niveau des services habilités pour ouvrir une information judiciaire.

Rappelons que le directeur général de la police, le général Jean-François Ndenguet, avait assigné à la nouvelle unité de la circulation routière exclusivement des missions de régulation d’autant plus que celles de contrôle étaient réservées à une équipe spéciale qui devrait être mise en place.