Transport en commun : "Esprit de vie" ne tient plus promesse

Samedi 16 Janvier 2016 - 14:22

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Les usagers de ce système de transport en commun se plaignent du comportement de certains équipages, qui fonctionnent selon leur volonté, s’écartant de la ligne de conduite tracée, sans que cela puisse émouvoir les gestionnaires dudit système.

Chasser le naturel, il revient au galop, dit-on. Les temps passent et " Esprit de vie", le système de transport initié à Kinshasa par le gouvernement central en vue de résorber le problème de transport dans la mégalopole congolaise, ne sait plus répondre aux attentes des usagers par la boulimie des équipages (chauffeurs et percepteurs) doublée de l’incapacité des gestionnaires de ce système de transport à faire respecter les règles du jeu.

Tenez ! Les soirs, des usagers du système "Esprit de Vie"- ceux certains itinéraires qui mènent au centre-ville- passent des heures à la file, sans que ces bus viennent pour de les ramener à leur décision. La dernière mauvaise expérience qui a été rapportée concerne la ligne Masina/Congo- Boulevard du 30 Juin.

Ce jour-là, les usagers ont attendu pendant près de deux heures, sans qu’aucun bus ne se pointe alors que le dernier a quitté le boulevard peu avant dix-huit heures. La tête de la file était à l’endroit habituel, au niveau de la construction du siège de l’Ecobank et sa queue était arrivée au niveau des abris de la société Transco, devant les bureaux de Bruxelles Airways, ex-Sabena. Selon les estimations, trois bus pourraient permettre à toutes ces personnes rangées de quitter le centre-ville. Mais, à leur grande surprise, jusque vers 20 heures, aucun bus ne s’est pointé, malgré les assurances du régulateur, qui avait dit avoir appelé à quatre reprises son collègue posté à Masina, qui avait noté que les bus étaient en route.

À vingt heures, le régulateur posté sur le boulevard a plié ses bagages, emportant les chaises qui lui servent de bureau, sans indiquer aux gens rangées que son travail était fini et qu’aucun bus ne pouvait, à ces heures-là, venir les récupérer. « C’est à chacun de comprendre car, après vingt heures, ces bus-là ne viennent plus ici. Ils ont tous fermé leur téléphone, même le régulateur de Masina n’est plus joignable », a expliqué un des usagers qui, apparemment, maîtrise comment les choses se passent au niveau de ce système de transport en commun.

Un système qui négocie mal le virage

Approché pour nous éclairer davantage, cet usager note que vers certaines heures du soir, ces bus choisissent de desservir des trajets plus courts que d’habitude en vue de faire plus de recette. C’est pourquoi au lieu d’arriver en ville, ils préfèrent aller vers Victoire. Pour nous en convaincre, on a pris l’itinéraire habituel pris par ces bus, celui de la route Poids lourds. C’était également pour vérifier si l’embouteillage, récurrent sur certains tronçons de cette voie, n’était pas à la base de cette carence constatée pendant près de deux heures. Le constat a été sans appel : la circulation était très fluide. À aucun moment du trajet, on s’est arrêté à cause de l’embouteillage. Ce qui confirme toutes les hypothèses posées.

Devant cette réalité, qui serait également connue par les propriétaires de ces bus, on se rend compte que le système, bien qu'initié pour résorber le problème de transport en commun et chasser ou remplacer, comme l’avait souhaité l’initiateur, les bus Mercedes appelés "Esprits de mort", la gestion de ce système pose problème. La question qui taraude actuellement la tête des usagers est de savoir ce que ce système deviendra quand le contrat confiera totalement ces bus à leurs différents propriétaires. « Ces bus ne ressembleront qu’à ces "Esprits de mort" décriés et l’on aura déshabillé saint Paul pour habiller saint Pierre », a regretté l’usager susmentionné.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Les bus "Esprit de vie"

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