Transition énergétique : les pays producteurs de pétrole défendent l’utilité de l’or noir

Mardi 11 Juillet 2017 - 15:08

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Le 22e Congrès mondial du pétrole organisé du 9 au 13 juillet à Istanbul (Turquie) a déjà permis aux pays producteurs de pétrole de reconnaître l’adaptation à la transition énergétique, tout en défendant les hydrocarbures qui, d’après eux sont les seules capables d’alimenter la croissance économique mondiale

Estimant que le pétrole favorise de nos jours la croissance dans les pays émergents, l’industrie pétrolière mondiale a souligné à cette occasion que la transition énergétique ne réussira pas uniquement en délaissant l’exploitation des hydrocarbures. « Cette transition vers un monde moins émetteur de gaz à effet de serre ne se présentera pas sous la forme d’une solution, mais impliquera différents parcours, en fonction des besoins de chaque pays », a affirmé le PDG de Shell, Ben van Beurden.

« Trop souvent, la transition énergétique est considérée du point de vue des Européens ou des Nord-Américains (…) mais la réalité démographique montre que ce n’est pas suffisant de se concentrer sur ces régions », a estimé le patron de Shell. Il a cité à titre d’exemple l’Afrique et l’Asie qui vont concentrer la majeure partie des 3,6 milliards d’habitants supplémentaires attendus dans le monde d’ici la fin du siècle.

Pour lui, « ces pays en croissance auront encore besoin d’hydrocarbures pour développer leurs industries » parce que les secteurs comme la sidérurgie, le ciment ou la chimie, ne peuvent pas se passer de la quantité d’énergie que produisent les hydrocarbures. Par ces mots, cet Anglo-néerlandais résumait le message que les acteurs mondiaux des hydrocarbures voulaient transmettre à la communauté internationale. Et cela, même si les experts et les ONG environnementales estiment qu’il faudra laisser dans le sous-sol des réserves d’hydrocarbures pour lutter contre le réchauffement climatique.

Si les pays développés misent sur les énergies renouvelables pour une bonne transition énergétique, il faut signaler que le pétrole reste la première énergie consommée dans le monde, notamment du fait de sa domination comme carburant. D’ailleurs, dans de nombreux pays, les énergies renouvelables, dont le solaire, sont devenues aussi peu cher que le gaz ou le charbon, malgré la chute de l’or noir ces deux dernières années.

 « Aujourd’hui, face aux critiques sur les émissions de gaz à effet de serre issues de l’exploitation des hydrocarbures, les industriels avancent des progrès technologiques pour réduire leurs impacts », a indiqué Damen Woods, le PDG d’ExxonMobil.  « Cela se fait via la capture et le stockage du C02 même si l’équilibre économique est encore loin d’être trouvé »

Le 22e Congrès mondial du pétrole se tient alors que les prix du pétrole et du gaz peinent toujours à remonter malgré l’action des pays producteurs de pétrole (Opep). Il y a trois ans, la précédente édition s’était tenue au moment où le baril du pétrole coûtait 100 dollars. C’était juste avant la chute brutale des cours plombés par le boom des hydrocarbures de schiste aux Etats-Unis.

Ces derniers temps, l’ambiance est très différente puisque les prix du brut se maintiennent durablement sous les 50 dollars le baril, mettant sous pression les compagnies pétrolières et la plupart des pays producteurs très dépendants de la manne des hydrocarbures comme c’est le cas des pays de la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale.   

 

    

 

Nestor N'Gampoula

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