Toussaint Kongo-Doudou : « Les choses évoluent positivement en République centrafricaine »Mardi 17 Mars 2015 - 11:00 Brazzaville a accueilli, le lundi 16 mars 2015, la 7ème réunion du Groupe international de contact sur la Centrafrique (GIC-RCA). Le ministre centrafricain des Affaires étrangères, Toussaint Kongo-Doudou, qui a pris part à cette réunion s’est confié aux Dépêches de Brazzaville.
T.K-D : Je voulais tout d’abord remercier les autorités congolaises, en l’occurrence, le médiateur international Denis Sassou N’Guesso et le ministre des Affaires étrangères, Basile Ikouebe pour leurs actions incessantes en faveur de mon pays. Dernièrement, le ministre Basile Ikouebe s’est rendu à Bangui pour remettre certaines choses sur les rails et aider les autorités de la transition à retrouver la voie du consensus. J’éprouve un sentiment de satisfaction et de joie. Surtout qu’à titre personnel, je rejoins le Congo qui est ma terre d’enfance. Je rejoins également le fleuve Congo où j’ai appris pour la première fois à nager. Cet accueil témoigne de l’amitié qui existe entre nous et l’amour de vivre ensemble. La communauté internationale se mobilise pour la cause centrafricaine grâce aux actions du Groupe international de contact. Quelles sont vos attentes à l’issue de ces assises GIC-RCA ? T.K-D : En termes d’attente, c’est la paix que nous recherchons. Cette recherche de paix passe par plusieurs défis qu’il faut relever : en matière de sécurité, de dialogue politique inclusif, d'élections pour permettre le retour à l’ordre constitutionnel, d’instauration d’un État de droit véritable, de bonne gouvernance, de respect des droits de l’homme et de lutte contre l’impunité. Il y a également le défi de retour de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national ainsi que de la reconstruction nationale. Le GIC est une arme essentielle qui nous appuie à y parvenir. C’est un grand espoir. Les partenaires et tous ceux qui sont préoccupés par la situation en Centrafrique vont tenter d’évaluer le processus de la transition et de mobiliser la communauté internationale à soutenir le peuple centrafricain. Dans ce sens, nous faisons confiance au médiateur Denis Sassou N’Guesso pour la suite de cette 7ème réunion du GIC-RCA. Nous sommes à la septième réunion du GIC-RCA. Mais pourquoi sur le terrain les choses n’avancent pas comme il se doit ? T.K-D : Je voulais d’abord vous dire qu’on prend souvent cinq minutes pour faire la guerre et il faut parfois une génération pour faire la paix. Le message que je peux lancer à l’endroit de l’opinion congolaise, c’est le message suivant : les choses évoluent positivement en République centrafricaine, la paix revient avec le retour de la sécurité. Vous venez à Bangui, les activités fonctionnement comme si vous étiez à Poto-Poto. Cela veut dire que nous sommes sur la bonne voie. Ce retour à la normale est également constaté à l’intérieur du pays. Vous avez appris ce qui s’était passé à Bria dans le nord-est du pays où les forces négatives ont été écartées grâce à l’aide des forces internationales. Cette opération a permis de restaurer l’autorité de l’État dans cette partie du pays et facilité la tenue des consultations populaires dans cette ville. C’est une grande avancée que nous avons enregistrée. Cette avancée est aussi remarquée au plan économique : en 2013 nous avions connu un taux de croissance de -0,37%, ce chiffre est passé à 1,6% de taux de croissance en 2014. Ce sont-là des indicateurs très favorables. Les déplacés et réfugiés commencent à regagner progressivement chez eux. Tout ceci grâce à l’appui du Congo, du médiateur Denis Sassou N’Guesso et des forces internationales surplace. Donc, il ne faut pas trop s’en tenir à ce que racontent les médias.
Fiacre Kombo Légendes et crédits photo :Le ministre centrafricain des Affaires étrangères, Toussaint Kongo-Doudou |