Terrorisme : la France propose à l’ONU de déployer une force anti-djihadiste au SahelMercredi 7 Juin 2017 - 11:44 Un projet de résolution présenté au Conseil de sécurité par Paris le mardi 6 juin, et autorisant le déploiement d’une force militaire africaine chargée de combattre les djihadistes dans le Sahel pourrait être voté la semaine prochaine
Le texte souligne que cette force militaire pourrait « utiliser tous les moyens nécessaires » pour combattre le terrorisme, le trafic de drogue et de personnes. Et compte tenu de l’urgence du déploiement de cette force au Sahel, l’ambassadeur de France à l’ONU, François Delattre, espère que la résolution soumise au Conseil de sécurité sera adoptée la semaine prochaine. « Nous ne pouvons pas laisser le Sahel devenir un nouveau havre pour les terroristes de toute la région », a-t-il déclaré. En mars dernier, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Tchad et le Burkina Faso, qui composent le G5 Sahel, avaient accepté de constituer une force de 5.000 hommes chargée de lutter contre les djihadistes. Le quartier général de cette force sera basé au Mali mais sera sous le commandement séparé de celui des 12.000 Casques bleus de la Minusma, qui sont déployés dans ce pays depuis 2013. Quant à la décision initiale de création de la force conjointe, elle remonte au sommet du G5 Sahel en novembre 2015 à N’Djamena, au Tchad. Le G5 Sahel espère avoir un mandat de l’ONU d’ici fin juin permettant ensuite de déployer la force, a dit le ministre des Affaires étrangères du Niger, Ibrahim Yacouba, qui se trouve en déplacement à Bamako. Lors d’une rencontre annuelle entre la délégation de l’Union européenne et les ministres des Affaires étrangères du G5 Sahel, organisée le lundi 5 juin à Bamako, la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a annoncé une aide de 50 millions destinée à lutter contre la menace terroriste djihadiste. Les pays membres du G5 Sahel sont la cible des attaques terroristes depuis quelques années. Le nord Mali, par exemple, était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe des groupes djihadistes liés à Al-Qaïda. Ils ont été en grande partie chassés de cette région par l’intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, et qui se poursuit actuellement. Malgré cette intervention de l’opération Serval – depuis devenue Barkane ainsi que de la force onusienne - visant à stopper les groupes djihadistes qui occupaient cette partie du Mali, des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières. Pourtant un accord de paix signé en mai-juin 2015 était censé isoler définitivement ces djihadistes. Et depuis lors, des attaques se sont étendues au centre et dans le sud du pays et le phénomène déborde de plus en plus souvent sur les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger. Nestor N'Gampoula Notification:Non |