Sud Soudan : le président Salva Kiir décrète un couvre-feu

Lundi 16 Décembre 2013 - 14:45

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La décision est intervenue suite aux affrontements ayant opposé dans la nuit de dimanche à lundi et jusqu’à ce matin, des groupes de soldats de l’armée régulière et ceux du vice-président limogé, Riek Machar, a-t-on appris de sources concordantes

Les autorités du pays accusent les partisans du vice-président limogé, Riek Machar, d’être à l’origine de l’attaque du Quartier général de l’armée loyale. Malgré cela, Juba affirme qu’elle « contrôle » la situation. Selon Jok Madut Jok, responsable d’un institut de recherche sur le Soudan, des tirs d’artillerie et d’armes à feu ont duré toute la nuit et se sont poursuivis lundi matin. « Cela vient de groupes qu’on dit fidèles à Riek Machar. Ce n’est pas la première fois qu’il emploie ce genre de méthode forte pour affirmer son pouvoir », a précisé Jok Madut Jok.

Depuis le limogeage du vice-président, la situation politique au Soudan du Sud devient tendue. Ceci, parce que l’actuel président sud-soudanais est depuis quelque temps contesté au sein même de son parti, le Mouvement populaire de libération du Soudan. Cette situation est envenimée par des rancœurs, nées de conflits ayant par le passé opposé l’ethnie Dinka, majoritaire à laquelle appartient le président Salva Kiir, à la tribu Nuer dont est issu le vice-président. Le chef du jeune État, indépendant depuis 2011, a averti la semaine dernière que les soldats proches de son vice-président « menaçaient de replonger le pays dans les guerres internes » à leur parti dans les années 1990, époque à laquelle Riek Machar dirigeait une faction dissidente.

Les affrontements entre groupes de soldats qui ont eu lieu au Sud Soudan n’ont pas laissé indifférente la représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies au Soudan du Sud, Hilde Johnson. Elle a exhorté toutes les parties impliquées à cesser les hostilités immédiatement et « à faire preuve de retenue ». À en croire l’ONU, environ 800 civils ont trouvé refuge dans un complexe des Nations unies près de l’aéroport suite à ces affrontements. Il y aurait eu sept blessés par balles, dont un enfant de deux ans dans un état grave.

 

 

 

Nestor N'Gampoula