Soudan du Sud : Riek Machar a prêté serment à Juba

Mardi 26 Avril 2016 - 19:30

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Après plusieurs jours d’atermoiements, le chef rebelle Riek Machar est enfin arrivé mardi à Juba où il a prêté serment comme vice-président du pays, dans le cadre de l’accord de paix signé en août 2015, et destiné à mettre fin à plus de deux ans d’une guerre civile dévastatrice.

A son arrivée à Juba, Rieck Machar qui n’avait plus remis les pieds dans la capitale depuis le début du conflit en décembre 2013 a appelé le peuple soudanais à l’unité. « Nous devons rassembler notre peuple pour qu’il puisse s’unir et guérir de ses blessures », a-t-il  déclaré, ajoutant que la guerre civile « a été cruelle » puisque de nombreux Sud-Soudanais en sont morts. « Sans réconciliation nationale et guérison, nous ne pourrons y arriver », a insisté l’ex-chef rebelle.

Lors de la prestation de serment au palais présidentiel comme vice-président, Rieck Machar a déclaré : « Je suis pleinement engagé dans la mise en oeuvre de cet accord, afin que le processus de réconciliation et de guérison commence aussi vite que possible, pour que les gens puissent avoir foi dans le pays pour lequel ils se sont battus pendant si longtemps ». La cérémonie s’est déroulée en présence de hauts responsables de l’Union africaine (UA).

Riek Machar avait déjà occupé le poste de vice-président entre juillet 2011 - date de l’indépendance - et juillet 2013, quand il avait été démis de ses fonctions par le président Salva Kiir.

Commentant la prise de fonctions par Rieck Machar, le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, qui s’exprimait devant le Conseil de sécurité des Nations unies, a dit que le retour, plusieurs fois reporté de ce dernier, « doit ouvrir un chapitre nouveau pour le Soudan du Sud ». Le retour du chef des rebelles sud-soudanais dans la capitale Juba « doit permettre de commencer véritablement la transition » dans ce pays ravagé par la guerre civile, a-t-il estimé.

Parlant de la situation humanitaire au Soudan du Sud, Hervé Ladsous a averti qu’elle reste « précaire, avec des combats intermittents dans différentes régions du pays », malgré la signature de l’accord de paix en août 2015 entre le gouvernement du président Salva Kiir et les rebelles. « Plus de la moitié de la population a besoin d’aide humanitaire », a souligné le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, précisant que la situation humanitaire s’est « aggravée », après deux ans et demie de conflit.

Pour ce faire, il a exhorté le Conseil de sécurité à exiger des parties qu’elles respectent leurs obligations humanitaires internationales. Hervé Ladsous a une nouvelle fois déploré « les restrictions imposées par le gouvernement sud-soudanais aux activités de la mission de l’ONU » au Soudan du Sud et des travailleurs humanitaires.

Initialement attendu le 18 avril à Juba pour former un gouvernement de transition avec son rival Salva Kiir, conformément à l’accord de paix signé le 26 août 2015, Rieck Machar avait maintes fois repoussé son retour parce que la rébellion et le gouvernement ne parvenaient pas à s’accorder sur certains détails comme la quantité d’armes que la garde rapprochée du futur vice-président pouvait emporter avec elle dans la capitale. Mais devant l’insistance des partenaires internationaux, consternés par ces querelles, un  accord a finalement été trouvé entre les deux parties, débouchant sur le dénouement de la situation.

Le Soudan du Sud, rappelons-le, a plongé dans la guerre civile en décembre 2013 quand des combats ont éclaté au sein de l’armée nationale, minée par des dissensions politico-ethniques alimentées par la rivalité entre le président et son vice-président. Le conflit entre les partisans de Rieck Machar et ceux de Salva Kiir,  marqué par des massacres à caractère ethnique, des viols et des tortures, a fait des dizaines de milliers de morts  et plus de 2,3 millions de déplacés.

Nestor N'Gampoula

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