Soudan du Sud : pourparlers de paix, l’UA promet des sanctions

Vendredi 18 Mai 2018 - 18:15

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Les discussions de cinq jours, débutées le 17 mai à Addis-Abeba, en Ethiopie, sous la supervision de l’organisation régionale Igad, visent à réactiver un accord de paix conclu en août 2015 et maintes fois foulé aux pieds.

La rencontre va permettre aux protagonistes de chercher à ramener la paix dans leur pays, en guerre civile depuis plus de quatre ans. En attendant ce que pourront décider les parties impliquées dans le règlement de la crise, l’Union africaine (UA) a déjà promis de prendre des sanctions à l’égard de ceux qui y feraient obstacle.

Le vice-président de la Commission de l’UA, Kwei Quartey, a insisté pour que ces négociations débouchent sur une sortie de crise au Soudan du Sud. « Il serait injuste de prétendre que la décision de l’UA de prendre des mesures punitives contre ceux qui tuent ou contribuent chaque jour à tuer des gens est injustifiable », a-t-il prévenu. L’UA et ses partenaires « le feront (prendre des sanctions Ndlr) sans faillir », a-t-il affirmé.

Le précédent round de pourparlers qui s’était soldé par un échec date du mois de février dernier. C’est pourquoi, certains observateurs estiment que les présentes négociations amènent à se montrer prudents d’autant que les positions des uns et des autres sont encore très éloignées. Le gouvernement semble avoir pris le dessus militairement, ce qui l’incite peu au compromis.

Les discussions doivent tourner autour de nouvelles modalités de partage du pouvoir et de nouveaux arrangements sécuritaires : points les plus contestés qui ont empêché tout accord jusqu’à présent. Malgré cela, la société civile sud-soudanaise ne cesse de faire pression en faveur de la paix. « Dans l’histoire du monde, toutes les guerres se terminent par le dialogue », a rappelé l’archevêque Justine Badi, l’un des principaux leaders religieux du pays.

Le Soudan du Sud s’est enfoncé dans une guerre civile en 2013, soit deux ans après sa partition avec le Soudan. Ce conflit qui oppose les partisans de l’ancien vice-président, Riek Machar, aux hommes de l’actuel président, Salva Kiir, a fait des dizaines de milliers de morts, près de quatre millions de déplacés et provoqué une crise humanitaire catastrophique. De nombreux cessez-le-feu ont été signés, sans jamais être respectés. Le dernier en date avait été signé le 24 décembre dans la capitale éthiopienne, sous l’égide de l’Igad. Il avait été violé dès son entrée en vigueur.

Devant la persistance de la guerre, les partenaires internationaux du Soudan du Sud ont manifesté de plus en plus ouvertement ces dernièrs mois leur agacement à l’égard des dirigeants sud-soudanais.

 

Nestor N'Gampoula

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