Soudan du Sud : l’IGAD déploie ses observateurs dans le pays

Lundi 3 Février 2014 - 12:15

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L’Autorité intergouvernementale pour le développement (Intergovernmental Authority on Development - IGAD) a dépêché des observateurs au Soudan du Sud pour vérifier le niveau d’application du cessez-le-feu signé le 23 janvier à Addis-Abeba (Éthiopie) entre les délégations du président Salva Kiir et de l’ancien vice-président Rieck Machar

La mission de l’IGAD intervient alors que les deux parties engagées dans le conflit s’accusent mutuellement de ne pas se conformer à l’accord qui stipule notamment de cesser toute action militaire, de protéger les civils et de laisser l’accès aux organisations humanitaires.

Selon un communiqué, une équipe d’avant-garde du comité technique de l’IGAD, qui se trouve depuis samedi à Juba, devrait rencontrer les parties prenantes, dont plusieurs organisations locales et internationales aussi bien dans la capitale que dans d’autres villes du Soudan du Sud. Elle doit mettre en place « le Mécanisme de surveillance et de vérification pour appliquer l’accord de cessation des hostilités » et évaluer la situation sur le terrain avant de déployer des équipes de surveillance et de vérification dans plusieurs parties du pays.

En attendant que les observateurs de l’IGAD se penchent sur les situations des villes de Juba, Bentiu, Malakal et Bor, où de violents combats ont opposé les rebelles aux forces gouvernementales, le maire de Bor, Nhial Majak Nhia, parle de génocide dans sa ville et aux alentours : « Nous appelons la communauté internationale à venir constater l’horreur, les massacres et le génocide perpétrés à Bor. Il faut que les responsables de ces crimes contre l’humanité soient punis. Donc nous rassemblons des preuves, des témoignages montrant les meurtres de femmes, d’enfants, de vieux, dans leurs maisons ou à l’hôpital.

C’est ma priorité. Avant d’enterrer ces victimes massacrées par les rebelles, il faut identifier les corps pour montrer que ce sont les plus vulnérables qui ont été tués. Ensuite, nous devrons réparer les dégâts. La ville est à terre. La plupart des bâtiments sont détruits, tout a été pillé, il n’y a plus de nourriture. Donc j’appelle les agences humanitaires à l’aide.

J’ai parlé de génocide parce que les habitants dinkas ont été visés par les forces de Riek Machar et assassinés dans leurs maisons. Pour moi, c’est un génocide. Mais le problème de fond n’est pas tribal, il n’est pas entre les Nuers et les Dinkas. Tous les Nuers ne sont pas ennemis des Dinkas. J’appelle les groupes du Soudan du Sud à rester unis, à ne pas viser une communauté. Parce que les horreurs qui se sont déroulées à Bor ne doivent pas se reproduire ailleurs. »

Malgré les affrontements sporadiques qui se poursuivent entre les parties en conflits, des analystes régionaux estiment que la conclusion de l’accord devrait ouvrir la voie à une nouvelle phase des négociations visant à résoudre les questions politiques.

Nestor N'Gampoula