Soixante cinq ans de la DUDH : le Renadhoc note trente deux défis à relever par le gouvernement congolais

Mardi 10 Décembre 2013 - 16:15

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La plate-forme d’ONG a notamment appelé à la dotation du pays d’une politique nationale des droits de l’homme pour la pérennité et la cohérence des interventions étatiques et privées en la matière.

Le Réseau national des ONG des droits de l’homme de la RDC (Renadhoc) a déploré un fossé profond entre le contenu de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) et les faits relatifs aux violations des droits de l’homme au quotidien en RDC. C’était au cours d’un échange organisé avec la presse, le 10 décembre à son siège, dans la commune de Barumbu, à l’occasion des soixante cinq ans de la DUDH et des vingt ans du Haut commissariat des Nations unies aux droits de l’homme.

À cette occasion, la plate-forme, qui a fait un état de lieu de la situation des droits de l’homme (DH) dans le pays, a relevé trente deux principaux défis des DH pou lesquels le futur gouvernement de la République est appelé à apporter des solutions idoines. Le Renadhoc, par son secrétaire exécutif, Fernandez Murhola, pense qu’il faut obligatoirement et urgemment doter le pays d’une politique nationale des DH en vue de la pérennité et de la cohérence des interventions étatiques et privées en matière des DH. « Cela éviterait ces violations décriées chaque jour », a-t-il appuyé.

Des véritables recommandations

Dans le nombre de ces défis qui paraissent comme des véritables recommandations, le Renadhoc a notamment appelé le gouvernement, à assumer pleinement ses responsabilités, en mettant au centre de ses actions, les droits économiques, sociaux et culturels des populations. Elle lui a également conseillé de prendre les dispositions afin que les larges bandes forestières de l’est du pays cessent de demeurer dans des zones tampons occupées par des groupes armés. La plate-forme, en outre, a exhorté le gouvernement de procéder au veting/ assainissement de l’armée, de la police et des services de sécurité et de renseignement d’où il faut extirper et exfiltrer tous les présumés auteurs des graves violations des DH et du droit international humanitaire (DIH).

Par ailleurs, le Renadhoc a recommandé à l’Assemblée nationale, l’installation de la Commission nationale des DH.  Auprès de deux chambres du Parlement, elle plaide pour l’adoption d’une loi portant promotion et protection des DDH ainsi que celle mettant en œuvre le statut de Rome. Alors, cette plate-forme, qui déplore la lenteur excessive de la procédure judiciaire dans l’instruction de l’affaire sur l’assassinat de Floribert Chebeya ainsi que la disparition forcée de Fidèle Bazana, a sollicité du Procureur général de la République, l’ouverture des enquêtes judiciaires sérieuses et indépendantes relatives à tous les assassinats des DDH en RDC. Mais, le Renadhoc dit se réserver, sur l’affaire Chebeya et Bazana, le droit de saisir des juridictions et instances supra nationales et/ou extra constitutionnelles au cas où la justice congolaise aura démontré l’impossibilité d’épuiser les recours au niveau interne ainsi que l’inefficacité des démarches judiciaires au niveau national qui prolongerait indument la procédure…

Sur le plan international, le Renadhoc dit rester convaincu que les États et les entreprises multinationales qui fabriquent et qui commercialisent les armes et effets militaires ont la responsabilité première dans les violations massives des DH de part le monde. « Ils sont de surcroît à la base des conflits armés internationaux, des tragédies humanitaires, du déracinement des populations autochtones, de la rupture de paix dans plusieurs pays, de la sacralisation des crimes, de la pérennisation des régimes totalitaires, de la croissance progressive des réfugiés ainsi que des déplacés internes. Tout cela, pour des fins économiques et géostratégiques », a regretté le Renadhoc.

Pour ce regroupement d’ONG, ces pratiques contemporaines qui sont, du reste, contraires aux dispositions pertinentes de la DUDH sont tout simplement inhumaines et sont de nature à révolutionner la conscience collective de l’humanité. « C’est pourquoi, le Renadhoc soutient sans réserve depuis plus de cinq ans, le processus des réformes profondes des institutions internationales et de l’ordre mondial », a souligné Fernandez Murhola.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Fernandez Murhola, entouré de ses collaborateurs.