Soirée : « L’entrepreneuriat au Congo » à la Librairie-Galerie CongoMercredi 29 Octobre 2014 - 18:45 La Librairie-Galerie Congo a accueilli une soirée-débat autour du thème, "l’entrepreneuriat au Congo", axée sur un entretien entre Vérone Mankou, PDG de VMK et Patrice Passy, directeur associé de DB Conseils. Le débat a été suivi du vernissage de l’exposition de photographies de Baudouin Mouanda et Véra Kempf, « Made in Congo ». À l’heure où de nombreux Congolais de la diaspora envisagent de rentrer au pays pour monter des projets entrepreneuriaux, la Librairie-Galerie Congo inaugure un cycle de rencontres « Parcours, rencontres interculturelles » afin d’aborder les thématiques liées au retour au bercail. Pour la séance inaugurale de ce cycle de rencontres, la Librairie-Galerie Congo a accueilli le jeune entrepreneur congolais Vérone Mankou, exemple selon nos confrères du journal français Le Monde « de la réussite Made in Brazzaville ». Vérone Mankou est le président directeur général de VMK, une entreprise congolaise créée il y a cinq ans, connue pour avoir mis sur le marché la première tablette tactile conçue en Afrique en 2011. Vérone Mankou est revenu sur son parcours au cours d’un échange avec l’assistance nombreuse venue à la Librairie-Galerie Congo. Le jeune entrepreneur âgé à peine de 28 ans a reconnu être arrivé là où il en est : « grâce aux gens qui m’entouraient ». Celui qui a fait toutes ses études à Pointe-Noire a été contaminé par le virus entrepreneurial pendant ses études. « Je suis arrivé en BTS en cours avec des gens plus âgés qui ne rêvaient que de créer leur entreprise » a-t-il expliqué. Vérone Mankou, alors étudiant gagne ses premiers millions de francs CFA en revendant à une société française, le service web d’agrégation de contenus qu’il avait créé. Aujourd’hui, il n’oublie pas ses débuts de jeune entrepreneur et, a créé à Brazzaville, il y a un an un incubateur de start-up, Bantu Hub, pour aider les jeunes à concrétiser leurs projets d’entreprise. La structure peut accueillir 40 postes de travail financés par des entreprises. Vérone Mankou a également exposé ses ambitions pour son entreprise : « Nous voulons être une entreprise africaine et pas seulement congolaise ». Il préconise s'installer en Côte d’Ivoire, en République démocratique du Congo et au Cameroun. Une usine de production devrait également voir le jour au Congo en décembre prochain. Car, les coûts de production et notamment de la main d’œuvre s’étant beaucoup renchéris en Chine. L’objectif affiché étant de devenir numéro un en Afrique dans dix ans et être côté en bourse à Wall Street dans cinq ans. Vérone Mankou ambitionne également de professionnaliser le recrutement des collaborateurs en passant par un cabinet afin de s’adjoindre les « bons talents » dans son expansion. Le personnel de VMK, décrit par son capitaine comme une « équipe de jeunes rêveurs », est bien implanté dans le monde réel lorsqu’il s’agit de travailler, puisque Vérone commence ses journées dès 3 heures du matin pour être en phase avec les unités de production basées en Chine. Parmi les défis auxquels sont confrontés les entrepreneurs africains, le jeune entrepreneur a mis en exergue la diversité des réalités africaines. En effet, alors que bien souvent on envisage le continent comme un bloc, Vérone Mankou, qui amorce son expansion hors des frontières nationales, rappelle que : « l’Afrique c’est 54 petits marchés ». L’autre défi de taille est celui de l’absence de normes sur le continent qui fait douter de la qualité des produits « Made in Africa ». Vérone Mankou a par ailleurs deux livres en préparation, l’un porte sur l’entrepreneuriat en Afrique et le second qui aborde la question de comment faire du Congo une terre de technologie. Il a enfin encouragé l’auditoire et la diaspora congolaise à se renseigner avant de lancer tout projet au Congo où « beaucoup de choses ont changé ». Le vernissage de l’exposition « Made in Congo », a mis en exergue le problème du manque de visibilité des productions nationales. Cette exposition de photos présente une mosaïque de sept personnalités et histoires entrepreneuriales du Congo d’aujourd’hui. Ces producteurs sont également confrontés aux problèmes de distribution et de débouchés, les Congolais préférant souvent ainsi que l’observait le photographe Baudouin Mouanda, consommer des produits étrangers plutôt que des biens produits localement. L’exposition de photos Baudouin Mouanda se poursuivra jusqu’au 14 novembre. Les clichés sont en vente au prix de 180 € dont 20% seront reversés aux sept entrepreneurs présentés. Baudouin Mouanda, co-fondateur du collectif de photographes congolais Génération Elili a reçu de nombreux prix pour son travail dont le Prix de la Francophonie en 2013. Rose-Marie Bouboutou Légendes et crédits photo :Photo 1 : Vérone Mankou à la Librairie-Galerie Congo (crédits ADIAC)
Photo 2 : De gauche à droite : Baudouin Mouanda, Véra Kempf et Vérone Mankou à la Librairie-Galerie Congo (crédits ADIAC) |