Sida : les séropositifs ont davantage de risques de développer un diabète, selon une étudeMardi 31 Janvier 2017 - 11:45 Les auteurs de cette analyse publiée mardi dans la revue médicale britannique BMJ Open Diabetes Research and Care révèlent que les personnes séropositives sont davantage susceptibles de développer un diabète, y compris en l’absence de facteurs de risque comme l’obésité. L’étude s’est basée sur un échantillon représentatif de 8.600 personnes traitées aux États-Unis pour le VIH en 2009 et 2010. Elle signale que 10,3% des personnes concernées étaient atteintes de diabète. Il s’agissait notamment de diabète de type 2, le plus courant, pour plus de la moitié (52%) d’entre eux, de type 1 pour 4% et de type non déterminé pour 44%. Et à partir d’une autre analyse d’un autre groupe représentatif, l’étude ajoute que dans la population adulte des États-Unis en général, la proportion de diabétiques n’est que de 8,3%. « Parmi le groupe de séropositifs, la fréquence du diabète augmentait avec l’âge, l’obésité, et l’ancienneté du diagnostic de VIH », soulignent les chercheurs. Mais même en écartant ces facteurs, ainsi que d’autres possibles facteurs de confusion (sexe, appartenance ethnique, niveau d’éducation et de revenu ou encore taux d’infection par l’hépatite C), la proportion de diabétiques est 3,8% plus élevée dans le groupe de séropositifs analysés que dans la population générale, ajoutent-ils. Ces chercheurs basés à Atlanta, au Sud des États-Unis estiment que depuis l’apparition de traitements efficaces contre le VIH, les personnes infectées vivent suffisamment longtemps pour être touchées par d’autres maladies telles que les affections cardiovasculaires et le diabète. S’agissant du lien entre VIH et diabète, ils ont rappelé que cette question avait déjà été évoquée mais reste très contestée, sans avancer d’explication pour cette fréquence plus élevée du diabète chez les séropositifs. Des recherches supplémentaires permettront de décider si l’infection par le VIH doit désormais figurer parmi les facteurs de risque du diabète et d’adapter en conséquence le suivi de cette population, espèrent les chercheurs. Rappelons qu’en 2015, une enquête menée en France par l’Observatoire Santé Info Solidarité avait mis en évidence un « vieillissement accéléré » des personnes séropositives. Elle indiquait que ces personnes sont touchées plus fréquemment et plus tôt par des maladies chroniques telles que le diabète, l’hypertension et les maladies cardiovasculaires. C’est d’ailleurs ce qu’avait confirmé le Pr Gilles Pialloux, spécialiste du Sida de Hôpital Tenon, à Paris. « Cette sénescence accélérée est liée à plusieurs facteurs : traitements qui avaient été administrés, un effet probablement direct du virus lui-même et surtout une inflammation chronique délétère pour les cellules et qui entraîne un vieillissement du cerveau, des reins, du foie », avait-il expliqué.
Nestor N'Gampoula Notification:Non |