Sécurité routière : les usagers de la route fustigent à leur tour le comportement des policiers

Ce haut lieu d’échange organisé par la police routière depuis plus de huit mois a permis aux policiers cette-fois d’écouter les plaintes des conducteurs à leur endroit. Sur les cinquante conducteurs présents, presque tous ont parlé d’une même voix de policiers injurieux et d’autres qui en viennent aux voies de fait pendant les interpellations dans la rue. Trois des personnes convoquées ou volontaires qui ont participé à ces réunions ont émis leur avis.

Serge Mbouandji. économiste de formation, qui vient de participer pour la première fois à ces réunions, indique qu’il est satisfait et même étonné de la tenue de ce genre de rencontres au commissariat de police de Brazzaville. « Je ne m’attendais pas à ce niveau d’ouverture des policiers. Cela a permis que l’on parle directement en dénonçant le mauvais comportement des policiers dans les artères de Brazzaville. Lorsqu’il y a infraction au code la route ou toute autre faute de conduite, le policier peut  tout aussi bien nous expliquer sur un ton poli ce qui nous est reproché. Ce n’est pas le cas au Congo, selon l’humeur souvent mauvaise, on vous interpelle et ipso facto le permis de conduire vous est retiré ! »

Philippe Essambi, chauffeur de taxi, estime quant à lui que « les policiers également ne maîtrisent pas à suffisance le code de la route. On peut vous interpeller méchamment sur une infraction inventée de toute pièce par le policier de la circulation sensée apporter de l’ordre. Un réel désordre règne entre ceux qui savent en quoi consiste leur travail et ceux qui ne connaissent pas le code de la route. »

Pour Vianney Bazola, moniteur dans une auto-école de la capitale, le mauvais comportement ne concerne pas les seuls policiers qui tentent avec beaucoup de mal de recadrer les vrais et les faux conducteurs dans la circulation. Les vrais conducteurs sont ceux qui sont passés par une formation adéquate au sein d’une auto-école. Les faux sont tous ceux qui passent par des circuits douteux orchestrés par le système lui-même. Beaucoup d’efforts à fournir, donc, par tous les secteurs concernés et qui sont tous attendus au résultat en matière de sécurité routière. Ceux qui délivrent des permis par des voies anarchiques se comportent aussi mal que les policiers injurieux dans les rues de Brazzaville qui, à leur tour, prouvent qu’ils ne maîtrisent pas le code de la route.

Á l’écoute de tous les reproches retenues par les conducteurs de voitures, les policiers de la circulation suivent à part des séances d’encadrement afin de parfaire leurs connaissances. Le but est de maintenir l’ordre dans les grandes artères et dans les rues du pays.