Secteur de l’énergie : vers l’effectivité des villages modernes en RDC

Lundi 9 Décembre 2013 - 17:45

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L’atelier sur la création de l’Agence nationale des services énergétiques ruraux ouvert le lundi à Kinshasa, doit jeter les bases de l’amélioration des conditions dans les milieux ruraux.

Le secteur de l’énergie est depuis peu en ébullition grâce à l’exécution de nombreux projets orientés vers l’amélioration du quotidien des Congolais. Des engagements fermes des partenaires pour l’opérationnalisation du projet Grand Inga 3 à la signature de l’accord pour l’amélioration de la desserte en énergie électrique dans la ville de Kinshasa, plus un seul jour ne passe sans une annonce importante de la part du ministère des Ressources hydrauliques et électricité. La dernière en date concerne le lancement de l’assistance technique à la création de l’Agence nationale de services énergétiques ruraux (Anser). Ministres nationaux et provinciaux ainsi que les cadres du ministère de tutelle et les représentants de l’Union européenne se sont fixé rendez-vous, le lundi 9 novembre au salon Lubumbashi du Grand hôtel Kinshasa pour étudier la faisabilité de ce projet ambitieux et bénéfique pour la RDC.

Le ministre des Ressources hydrauliques et électricité, Bruno Kapandji Kalala, parrain de l’événement, a indiqué qu’Anser est l’un de deux instruments prévus dans le projet de loi sous examen visant l’accroissement effectif de la desserte en eau potable et en énergie électrique, y compris dans les milieux ruraux. La création de cette agence introduit une ère nouvelle, par l’attention qui sera désormais portée sur la mise à disposition de l’énergie ainsi que des services énergétiques en faveur des populations rurales. « Celles-ci étant majoritaires (70%), en travaillant durement sur l’ensemble du territoire national, Anser apportera sans nul doute une contribution substantielle à l’accroissement du taux d’accès à l’énergie des populations congolaises », a dit le ministre.

Anser contribuera également à moderniser la vie sociale et économique, à l’accroissement des emplois, à l’amélioration des revenus des ménages et à l’innovation du processus de création de petites entreprises. Tout cela, a ajouté Bruno Kapandji, apportera une amélioration de la qualité de vie et de la santé, une diminution de l’exode rural et une réduction du déboisement. Il s’agit donc de la matérialisation de la vision du chef de l’État dite « la révolution de la modernité » et d’une étape importante dans l’accession de la RDC au rang des pays émergents à l’horizon 2030.

Le gouvernement entend bénéficier largement de la création de l’Anser pour réaliser son programme quinquennal 2012 – 2016 dont l’un des objectifs prioritaires est de doubler l’accès à l’électricité pour passer de 9% à 18% et de l’eau potable en passant de 28% à 56%. Grâce aux nombreux programmes envisagés dans le cadre de l’Anser, les villages devraient être transformés en véritables pôles de développement ayant tous les services modernes fournis aux populations.

La mise en place de l’institution spécialisée dans le secteur énergétique Anser répond au souci du chef de l’État, Joseph Kabila de créer des villages modernes afin de réduire l’écart qui existe entre la ville et le village, phénomène à la base de l’exode vers les grands centres. Ce projet prévoit la création d’une autorité de régulation ainsi qu’un établissement public chargé de l’électrification rurale et périurbaine. Il s’inscrit dans la logique de la loi sur la libéralisation du secteur énergétique dont la loi a été votée au sénat le 15 novembre.

« Une fois la loi promulguée, le défi majeur sera donc de définir un plan d’action à mener pour que l’Anser devienne opérationnelle et puisse lancer un programme conséquent et d’envergure d’électrification rurale et de compléter le cadre légal du sous secteur de l’électricité par les décrets appropriés d’établissement et de fonctionnement de l’Anser », a déclaré madame Fatma,  représentante du programme Facilité de dialogue et de partenariat (PDF) pour le compte de l’UE.

L’atelier de Kinshasa doit notamment permettre la compréhension des caractéristiques énergétiques et des besoins des différentes provinces de la RDC. Il doit jeter les bases de la création de l’Anser et de surcroît rendre effective l’existence des villages modernes sur l’ensemble du territoire congolais.

Ainsi, dans chaque village disposant d'un cours d'eau exploitable, le programme prévoit de construire une micro ou mini centrale pour produire de l'électricité; dans des rares villages dépourvus des cours d'eau, des solutions appropriées seront trouvées pour générer de l'énergie.; d'installer une ou des pompes hydrauliques électriques et grâce à l’électricité produite, assurer le transport, le traitement et la distribution de l'eau au village; d'installer des moulins pour la mouture des produits agricoles, des petits ateliers mécaniques et de couture, des chargeurs de batteries, des postes à souder...

Jeannot Kayuba

Légendes et crédits photo : 

1.Au centre Bruno kapandji et à gauche madame Fatma 2. le ministre Bruno Kapandji