Save the children sonne l’alarme : mauvais accueil des migrants mineurs

Lundi 9 Mars 2015 - 11:06

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Plus de 700 enfants mineurs sont arrivés en Italie au cours des dernières semaines, l’ONG appelle à un meilleur traitement de leur situation.

Ils proviennent de Somalie, d’Ethiopie, d’Erythrée ou du Soudan : tous rêvent d’Europe. Et pour ce faire, ils partagent le sort des adultes : connaissances, parents ou inconnus entassés dans des radeaux devenus encore plus frêles par le poids des personnes embarquées et face à cette mer démontée et glaciale qu’est devenue la Méditerranée de ces derniers jours. Partager le sort des téméraires, cela va de l’emprisonnement par des milices en Libye, les violences à travers les frontières, le rançonnage des trafiquants, le chavirement des embarcations mais aussi la mort.

Depuis janvier, il ne passe pas de semaine qu’on ne repêche des dizaines de cadavres d’adultes et enfants y compris venus mourir aux portes d’une Europe qu’ils n’auront même pas eu la « consolation » de voir. L’organisation Save the children s’en émeut et appelle à plus d’humanité au moins pour ces enfants. « Ils sont plusieurs centaines bloqués dans les structures de premier accueil » dénonce l’ONG qui parle de « conditions non-adéquates ».

Pour cette ONG, quel que soit le traitement réservé aux dossiers de ces 700 jeunes enfants, il doit au moins leur être garanti « un transfert vers des communautés d’enfants de leur âge ». Or, ajoute-t-elle, « depuis deux mois, le gouvernement italien bloque la nouvelle loi sur la protection et l’accueil » des immigrés. Rome « ne fait pas assez pour accueillir et protéger les mineurs non-accompagnés », insiste Raffaela Milano, directrice du Programme Italie-Europe à Save the Children.

La question des enfants non-accompagnés est un casse-tête qui s’ajoute à la délicatesse de toute la question de l’immigration en Europe occidentale. Car, comment réserver un sort particulier à des enfants clandestins quand la grande masse des migrants fait chaque jour exploser les structures d’accueil et que dans l’opinion, les débats se font de plus en plus vifs entre partisans et adversaires d’une immigration zéro ? La vague des attentats djihadistes de ces derniers jours en France, au Danemark, en Belgique et au Canada a ajouté une peur qui renforce le camp des purs et durs qui semblent en position face à des humanistes tétanisés eux-mêmes par la peur du lendemain.

L’Italie a « accueilli » 240 enfants mineurs venus par la mer. Parmi eux, un seul a reconnu qu’il avait son parent dans le flux des adultes. Puis est arrivée une autre vague d’enfants, 521 au total, dont l’âge variait entre 9 et 17 ans. La majorité d’entre eux provenaient de Gambie (135), de Somalie (129) et d’Erythrée. Ce sont aussi les pays qui se retrouvent majoritairement dans la liste de ceux que quittent les migrants adultes interceptés ou repoussés par les marines italiennes, maltaises ou espagnoles. En dehors des pays d’Afrique Subsaharienne, les migrants viennent aussi majoritairement de Syrie et de Palestine.

Lucien Mpama