Santé publique : plus de 100 000 femmes attendues à Brazzaville pour un dépistage du cancer du col de l’utérus

Lundi 4 Novembre 2013 - 18:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

Organisée par l’association Solidarité cancer, en partenariat avec le ministère de la Santé et de la Population, cette campagne de dépistage gratuit a été lancée le 4 novembre par le président de la Fondation Perspectives d’avenir, Denis Christel Sassou N’Guesso, parrain de l’opération, à l’hôpital de l’amitié sino-congolaise, situé à Mfilou dans le 7e arrondissement

La campagne de dépistage gratuit du cancer du col de l’utérus se déroulera pendant un mois à Brazzaville. Au total, plus de 100 000 femmes sont visées par cette activité, la première du genre au Congo. Elle se déroule dans huit centres de santé de la capitale, notamment les hôpitaux de Makélékélé, Mpissa, Mfilou, Centre hospitalier universitaire de Brazzaville, hôpital central des armées Pierre Mobengo, Clinique municipale Albert Leyono, Centre de santé intégré de Ngamakosso et l’hôpital pédiatrique de Talangaï. La première campagne de dépistage des lésions précancéreuses du col de l’utérus et de lutte contre le cancer du col de l’utérus au Congo, destinée aux femmes de tout âge en pleine activité sexuelle ou pas, sera pratiquée par des spécialistes du cancer exerçant dans les deux grands hôpitaux du pays, notamment le CHU de Brazzaville et l’hôpital général de Loandjili de Pointe-Noire. Après l’examen de dépistage, la prise en charge des femmes qui présenteront des signes quelconques en rapport avec la maladie cancéreuse, sera gratuitement réalisée.

Le président de Solidarité cancer, le professeur Jean Bernard Nkoua-Mbon, a indiqué que le député d’Oyo, dans le département de la Cuvette, était l’un des acteurs de premier rang de la lutte contre ce fléau qui est un vrai problème de santé publique au Congo. « Il s’agit d’un combat contre une maladie, le cancer du col de l’utérus, qui n’est ni une fatalité, ni une malédiction, mais un événement indésirable que nous pouvons éradiquer en vibrant au même diapason que notre parrain. Nous vous assurons que toutes les personnes mobilisées pour cette campagne ne trahiront pas votre engagement », a-t-il souligné.

Le conseiller à la population du ministre de la Santé, Florent Balandamio, a, de son côté, rappelé que la lutte contre le cancer au Congo était une action prioritaire, sachant que la lutte contre le cancer du col de l’utérus intégrait les axes stratégiques du Plan national de développement sanitaire. Pour lui, le fait que cette campagne ait été déclarée gratuite, permettra à toutes les couches sociales de pouvoir se faire dépister sans aucune réticence.

Les taux de mortalité et de morbidité restent élevés

La représentante de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Congo a encouragé l’initiative du président de la Fondation perspectives d’avenir qui cadre parfaitement avec la 6e résolution de la 60e session du comité régional de l’OMS tenue en septembre 2010 à Malabo, et de la 7e conférence des Premières dames à Maputo en juillet de cette année. D’après Fatoumata Binta Tidiane Diallo, en dépit des progrès spectaculaires de la science et de la médecine d’une part, et des efforts de développement dans le monde d’autre part, les taux de mortalité et de morbidité au sein de la couche féminine pour maladies évitables restent encore élevés dans la région Afrique dont le Congo. Elle s’est ensuite interrogée du fait que treize ans après l’entrée dans le XXIe siècle, les femmes en Afrique continuent de mourir de cette maladie alors que tous les moyens de prévention et de traitement précoce existent. « En effet, selon l’OMS parmi les 493 000 nouveaux cas dépistés en 2002 dans le monde avec létalité de 274,000, 90% concerne les pays en développement. En Afrique au sud du Sahara, malgré la sous-notification, parmi les 72 000 nouveaux cas enregistrés, il a été notifié 56 000 décès. Selon les mêmes sources, le facteur majeur de risque du cancer du col de l’utérus est l’infection par le virus du papillome humain (VPH) qui survient en général au cours de l’adolescence après les premiers rapports sexuels », a rappelé Fatoumata Binta Tidiane Diallo.

Briser le mur de la résignation et de de l’inaction

Présidant la cérémonie, le promoteur de cette activité a rappelé que le lancement de cette campagne était la preuve de la détermination qui le caractérisait dans la lutte contre le cancer dans le pays. « Cette campagne que je souhaite massive concerne une maladie qui tue de nombreuses femmes en Afrique et dans le monde. Notre action peut paraître illusoire au regard de l’étendue et de la complexité de cette maladie ; cependant, avec nos partenaires de l’association Solidarité cancer, nous y croyons fermement car, celle-ci combinée avec d’autres actions passées et sûrement futures, a le mérite de briser le mur de la résignation et de de l’inaction », a précisé Denis Christel Sassou N’Guesso. Il a, par ailleurs, annoncé le lancement, le 14 novembre prochain à Oyo, dans sa circonscription électorale, de la campagne de vaccination gratuite contre le cancer du col de l’utérus. Elle sera destinée aux jeunes filles âgées de 9 à 13 ans.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Denis Christel Sassou N’Guesso lançant la campagne de dépistage gratuit du cancer du col de l’utérus. Photo 2 : L'assemblée des femmes présentes à la cérémonie. Photo 3 : L’hôpital de l’amitié sino-congolaise a abrité la cérémonie de lancement de la campagne de dépistage. crédit photo Adiac