Santé publique : l’hôpital d’Oyo amorce sa phase d’opérationnalisation

Samedi 2 Juillet 2016 - 13:45

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La ministre de la Santé et de la Population, Jacqueline Lydia Mikolo, a accueilli et installé la première vague des équipes médicales cubaines qui, du reste, ont procédé aux simulations de soins. L’ouverture de l’hôpital général Edith-Lucie-Bongo-Ondimba d’Oyo, quant à elle, sera modulaire.

Les services d’urgence, les soins ambulatoires, le poste de transfusion sanguine, la consultation externe, les laboratoires sont, entre autres, modules qui ouvriront en premier leurs portes aux malades. Les 63 membres du personnel médical cubain (médecins, infirmiers, techniciens) seront à pied d’œuvre en compagnie des équipes médicales congolaises dont les cubains auront, par ailleurs, la charge de former, au nom de la coopération sanitaire scellée par les présidents Denis Sassou N’Guesso (du Congo) et Raül Castro (de Cuba), en décembre 2014 à la Havane.

La durée de travail des cubains est de 36 mois, soit trois ans, avec un total de plus de 200 médecins, les prochaines vagues y compris. Les étudiants congolais en médecine à Cuba viendront ensuite assurer la relève, non seulement à l‘hôpital Edith-Lucie-Bongo-Ondimba, mais aussi et surtout dans les hôpitaux que le gouvernement s’attèle à sortir de terre dans chacun des douze départements du pays. « Le président de la République et le gouvernement ont confié à notre département (ministère de la Santé et de la Population) la mission de travailler de sorte que l’accès aux soins de qualité, à moindres coûts, soit une réalité pour les Congolais. (…) Vous allez nous juger à l’œuvre », a indiqué la ministre, Jacqueline Lydia Mikolo, après avoir parcouru le circuit du malade et s’être assurée que tous les équipements, ultra modernes, dudit hôpital ont été installés.

Une première au Congo…

Par ailleurs, dans sa visite, Mme la ministre s’est faite une idée de la salle d’angiographie. La toute première du genre installée au Congo d’autant plus que, pour l'heure, aucun hôpital n’en dispose. L’angiographie est, en effet, une technique d’imagerie portant sur les vaisseaux sanguins invisibles sur les radiographies standards. Selon les spécialistes, elle permet de prévenir plusieurs maladies notamment les thromboses, les accidents vasculaires cérébraux ischémiques (interruption de la circulation sanguine cérébrale par un caillot dans le cerveau), les embolies pulmonaires… Conscient de la qualité et de la performance d’une telle technologie, le directeur général de l’hôpital, Vital Ebélébé n’a pas hésité à affirmer : « Ici, on appliquera une médecine de pointe comme dans les autres hôpitaux qui se construisent à travers le pays ».

Sur la coopération sanitaire entre le Congo et Cuba, la chargée d' affaires de l’ambassade de ce pays frère, Maydolis Sosa Hilton, a rappelé que Cuba n’est pas à son premier coup d’essai, car le pays a des brigades médicales à Owando dans le département de la Cuvette, à Dolisie dans le département du Niari à Bazzaville, ville capitale... « Apporter notre savoir-faire en matière de santé est un devoir que le Cuba a vis-à-vis de l’Afrique en général et du Congo en particulier », a-t-elle déclaré.

Constat amer à Gamboma…

De retour d’Oyo, escale à l’hôpital de base du district de Gamboma, dans le département des Plateaux. La ministre de la Santé et de la Population tenait à toucher du doigt la réalité sanitaire dans cette structure. Elle a ainsi procédé à la visite de tous les services avec pour guide, le docteur Eloi Constant Bombété, directeur dudit hôpital. « (…) Nous sommes venus voir les conditions dans lesquelles, nos frères et sœurs, pères et mères, nos fils de Gamboma sont reçus à l’hôpital, soignés, hospitalisés. Le constat est dramatique. Des bâtiments vétustes qui sont en train de tomber en ruine, un bâtiment devant abriter plusieurs services, en construction depuis 2007, est aujourd’hui désuet avec des équipements achetés par l’Etat qui sont devenus des pièces de musée…», a souligné Jacqueline Lydia Mikolo.

A cela s’ajoute, les difficultés évoquées par le directeur de cet hôpital de base. Eloi Constant Bombété est, en effet, l’unique médecin pour trois localités : Gamboma, Ongoni et Makotipoko. « Le ratio médecin-population ne répond pas », a-t-il fait savoir. La ministre de la Santé a pris acte, en soulignant : « Ne perdons pas de vue notre objectif : offrir aux Congolais, partout où ils sont sur le territoire national, les soins de qualité à moindres coûts et, offrir aux personnels de santé les conditions de travail optimales ».

 

 

Reportage de Rominique Nerplat Makaya

Légendes et crédits photo : 

Photo : la ministère de la Santé et de la population fait le point dans l'enceinte même de l'hôpital d'Oyo Crédit photo Adiac

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