Santé publique: « La moitié de l’humanité n'a pas accès aux services de santé essentiels »

Jeudi 14 Décembre 2017 - 14:12

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Le constat  provient du nouveau rapport de la Banque mondiale (BM) et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publié le 13 décembre, à l’ouverture du Forum mondial de la couverture sanitaire universelle 2017 à Tokyo, au Japon.

Chaque année, de nombreuses familles sont plongées dans la pauvreté en raison des dépenses de santé qu'elles doivent régler directement. Huit cents millions de personnes consacrent au moins 10% du budget du ménage aux dépenses occasionnées par les soins, pour elles-mêmes, un enfant malade ou un autre membre de la famille. Le niveau de ces dépenses suffit à plonger cent millions d'entre elles dans une situation d'extrême pauvreté où elles n'ont tout au plus que 1,90 dollar par jour pour survivre, rapporte le document.

Pour Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS, cette situation est « totalement inacceptable » et ce d'autant plus qu'une solution existe. « La Couverture sanitaire universelle (CSU) permet à chacun d'obtenir les services de santé dont il a besoin, quand et là où il en a besoin sans avoir à supporter d'importantes difficultés financières », a souligné le chef de l'OMS. Le président du Groupe de la BM, Jim Yong Kim, met quant à lui l’accent sur l’urgence de renforcer les efforts pour la CSU en vue d’améliorer la santé dans le monde et de mettre fin à la pauvreté.

Les investissements en faveur de la santé, et plus généralement de la population, sont indispensables pour renforcer le capital humain et permettre une croissance économique durable et inclusive, estime le patron de la BM. « Mais le système est cassé », a-t-il déclaré. Et de soutenir que la mobilisation des ressources pour la santé et pour le capital humain doit être modifié de manière fondamentale, surtout au niveau des pays. « Nous intervenons sur de nombreux fronts pour aider les pays à consacrer aux gens davantage de ressources de manière plus efficace et à progresser plus rapidement vers la couverture sanitaire universelle », a-t-il fait savoir.

Des signes encourageants sont néanmoins perceptibles, estiment l'OMS et la BM. Leur rapport montre que le nombre de personnes ayant accès à certains services de santé essentiels comme la vaccination et la planification familiale, ainsi qu'au traitement antirétroviral contre le VIH et aux moustiquaires imprégnées d'insecticide pour prévenir le paludisme, a augmenté depuis le début du siècle. Par ailleurs, les familles sont également moins nombreuses aujourd'hui à être plongées dans la pauvreté. Mais pour les deux organisations internationales, ces progrès restent cependant très inégaux entre pays et également à l'intérieur d'un même pays. L'accès aux services de santé essentiels demeure un problème même dans les régions plus favorisées comme l'Asie orientale, l'Amérique latine et l'Europe.

Josiane Mambou Loukoula

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