Santé : le pape appelle à prier pour les malades d’Ebola

Samedi 27 Septembre 2014 - 11:15

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En Italie, même les pilotes s’exercent aux opérations d’évacuation par avion de malades éventuels.

Un sommet des ministres européens de la Santé consacré à l’épidémie d’Ébola et aux tumeurs vient de se tenir à Milan, dans le nord de l’Italie. Il s’en est dégagé une plus grande prise de conscience que l’épidémie d’Ébola appelle la mobilisation de tous, y compris de l’Europe, un continent pour le moment préservé. La réponse apportée jusqu’ici contre la diffusion de ce mal en Afrique de l’Ouest est très insuffisante, ont jugé les ministres.

Car le mal ne cesse de gagner en ampleur et en gravité. La Sierra Leone vient de mettre en quarantaine plus d’un million de personnes comme parade contre l’expansion de l’épidémie chez elle. À la date du 25 septembre, l’épidémie d’Ébola a causé la mort de 2917 personnes en Afrique de l’Ouest, zone la plus largement affectée. Elle a fait 41 morts en République démocratique du Congo, autre pays touché mais par un virus voisin et pas semblable à celui qui affecte actuellement la Guinée-Conakry, la Sierra Leone, le Libéria et, dans une moindre mesure, le Nigéria.

Place Saint-Pierre mercredi, le pape François a fait prier pour les malades d’Ébola ou des personnes qui en sont mortes. « Je suis très proche des nombreuses personnes touchées par cette terrible maladie. Je vous invite à prier pour elles et pour tous ceux qui ont perdu la vie d’une manière aussi tragique. Je souhaite que l’aide de la communauté internationale ne fasse pas défaut », a dit le Souverain pontife. La prière du pape est intervenue le jour même où, à New York, le président américain  Barak Obama et le secrétaire général de l’ONU Ban-ki Moon appelaient eux aussi à la mobilisation face à « une épidémie sans précèdent », d’ailleurs décrétée urgence sanitaire mondiale par l’OMS, l’organisation mondiale de la santé. Les prévisions des experts annoncent un possible pic de 20.000 décès d’ici à fin novembre.

Pour en revenir à l’Italie, pendant que ses volontaires se mobilisent sur le terrain en Sierra Léone et en Guinée-Conakry surtout, grâce notamment à un organisme d’entraide sanitaire nommé GUAM, dans le pays même les structures de santé ne baissent pas les bras. Si l’Italie n’a jusqu’ici enregistré aucun cas de malade au virus Ébola, les médecins et les chercheurs n’en sont pas moins sur le qui-vive. À l’Institut national des maladies infectieuses, à Rome, les cours de formation se poursuivent sans répit.

Après les médecins, infirmiers et personnels soignants soumis la semaine dernière à une formation à la reconnaissance des symptômes et des premiers soins à des malades éventuels, le tour est maintenant aux militaires de l’armée de l’air. À la base aérienne de Pratica di Mare, près de Rome, les pilotes subissent depuis mercredi un cours de formation pour les familiariser aux gestes qui sauvent ou protègent en cas d’évacuation par avion médicalisé d’un malade atteint d’Ébola. Pour l’heure, toutes les alertes dans ce sens se sont révélées de simples cas de paludisme, mais l’Italie n’entend visiblement pas être prise au dépourvu.

Lucien Mpama