Santé infantile : le secteur peut pâtir des plans d’ajustement du FMI

Mardi 16 Mai 2017 - 14:07

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Une étude scientifique publiée le lundi 15 mai dans la revue américaine « Procedings of the National Academy of Sciences » estime que les programmes d’austérité du Fonds monétaire international (FMI) dans les pays pauvres peuvent affaiblir la capacité de certains parents à assurer la bonne santé de leurs enfants.

« Les interventions du FMI cherchent à accroître la stabilité économique, ce qui est porteur d’effets bénéfiques pour la population. Mais, en même temps, les mesures d’ajustement imposées par le FMI diminuent les effets protecteurs de l’éducation des parents sur la santé publique », relèvent les auteurs de l’étude.

Réalisée par six universitaires, cette analyse qui s’ajoute à d’autres écrits publiés précédemment ausculte les possibles méfaits de l’orthodoxie budgétaire promue par le FMI dans les pays en développement. Le texte rassemble les données de 67 pays recueillies autour des années 2000, et récuse l’hypothèse d’un lien direct entre une dégradation des indicateurs de santé et les plans de l’institution financière internationale, qui accorde des prêts aux Etats en échange de programmes d’assainissement de leurs finances publiques. De plus, l’étude dont les auteurs enseignent aux universités de Cambridge et Oxford, au Royaume-Uni, identifie les « effets contradictoires » que l’action du FMI aurait sur la santé infantile.

Le document note que les foyers où le chef de famille dispose au moins d’un niveau d’éducation primaire sont davantage en situation de pourvoir aux besoins de leurs enfants en termes d’accès à l’eau, de nutrition ou de vaccination. « Mais, cette capacité est réduite dans les pays sous assistance du FMI, spécialement en milieu rural », souligne les chercheurs, ajoutant que la présence des parents éduqués réduit les risques de malnutrition infantile de 38% en temps normal mais seulement 21% quand le pays est renfloué par le Fonds.

Les chercheurs expliquent cet écart par les réductions de dépenses publiques exigées par le FMI. Ces réductions « compriment les salaires et provoquent des pertes d’opportunité d’emplois, au risque de limiter « l’utilité (…) d’une éducation basique » dans la capacité des parents à garantir au mieux la santé de leurs enfants », précisent-ils. « Les plans du FMI sont en revanche bénéfique en ce qu’ils réduisent les risques pour les enfants d’être privés d’un habitat décent ou d’accès aux sanitaires, en milieu urbain », selon l’étude.

Malgré les conclusions de cette analyse, le FMI, comme dans ses réactions passées, a systématiquement battu en brèche la thèse selon laquelle ses plans d’aide auraient un impact négatif sur la santé  publique en général et sur la santé infantile en particulier.

 

Nestor N'Gampoula

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