Saint-Valentin : la fête des amoureux ne fait pas l’unanimité

Ringard pour certains, romantique pour d’autres, le dîner des amoureux ne fait pas s'accorder les couples, les concubins et même les célibataires congolais. Le dîner, et la fête qui l'entoure, suscite déoramais moins d’engouement à Brazzaville.

Souvent accusée de n’être rien de plus qu’un jour d’accumulation des dépenses ou une fête commerciale, la Saint-Valentin parvient cependant à symboliser pour certains la fête de l’amour par excellence. « Ce n'est pas une journée comme les autres, elle est spéciale, c’est une occasion particulière pour effacer les tors commises, demander pardon et de se dire en toute sincérité que l’on s’aime, si tout le monde la célébrait, elle ne s'appellerait pas seulement le jour de l'amour mais également le jour de paix », déclare Jay Gombé, un jeune congolais.

Pour eux, pas question de négliger le 14 février. Petits cadeaux, soirée romantique, repas en amoureux, dîner aux chandelles : tout est prévu pour faire plaisir à son ou à sa partenaire. Comme pour Noël, la Saint-Valentin se prépare parfois des semaines à l’avance pour ces adeptes. Par ailleurs, pendant que d’autres s’engouffrent pour faire plaisir à leur moitié, Il y a celles et ceux dont le cœur fait des bonds en regardant la date approcher. Ces derniers refusent de céder au conformisme de cette fête. Chacun vaque à ses occupations les plus utiles et personnes ne tient compte de cette célébration.

Ces non-partisans de la Saint-Valentin argumentent que l’amour se vit chaque jour. Attendre un seul jour de l’année pour se plier en quatre afin de satisfaire celui ou celle avec qui on partage sa vie n’est pas responsable encore moins un symbole de célébration d’amour. Quand on s'aime, on n'a pas besoin de se rabattre sur une date fixe pour se le rappeler. Au-delà, les Congolais soulèvent le problème autour de la fiabilité ou de la fidélité d’un (e) partenaire. Il se trouve qu’au Congo comme dans bien d’autres pays du monde, il est difficile de vivre le grand amour qui te pousse à célébrer cette initiative.

Souvent pris aux filets de plusieurs partenaires, beaucoup d’hommes et de femmes ont du mal à décider avec qui passer ce jour. Obligés de jongler entre ses amours, ils (elles) posent un petit lapin à celles ou ceux qui méritent leur affection, mettant leurs téléphones hors réseau. 

Une fête au goût amer...

De nombreux partenaires établissent une hiérarchie amoureuse. Pour la Saint-Valentin, la priorité est aux titulaires : celui ou celle qu’on aime le plus. Autrement dit : tous les amants et les concubines ne sont pas placés au même diapason. L’honneur revient à celui (celle) qu’on a légitimé : communément appelé(e) «le ou la confirmé (e)».

Des soirées VIP en boîte de nuit, aux bouquets de fleurs, en passant par les parfums, vêtements et de l’argent autour du chic, choc et chèque. Il est impossible de passer une Saint-Valentin tranquille en ayant le cœur en colocation. À cette allure, il n’est pas surprenant de constater que Cupidon a parfois bien du mal à s'y retrouver.

Durly Émilia Gankama