Sahel : les ministres des Affaires étrangères de l’ONU réunis à BamakoMardi 5 Novembre 2013 - 18:33 Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, effectue actuellement au Mali, la première étape d’une tournée qui le conduira également au Niger, au Burkina Faso et au Tchad pour discuter de la stratégie intégrée des Nations unies pour le Sahel, avec les représentants de ces pays Lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’ONU pour la région du Sahel ouverte ce mardi 5 novembre, à Bamako, au Mali, il a été annoncé que la Banque mondiale consacrera 1,5 milliard de dollars à de nouveaux investissements régionaux au cours des deux prochaines années à la région, et contribuera à d’importants programmes nationaux. L’Union européenne quant à elle fournira 5 milliards d’euros (6,75 milliards de dollars) à six pays de la région au cours des sept prochaines années. La rencontre de Bamako a eu pour but l’établissement d’une plateforme de coordination relative à la mise en œuvre de la stratégie intégrée des Nations unies pour le Sahel. Il s’agissait en fait de fournir un appui international coordonné sur la base d’une vision commune des priorités identifiées de la région, afin d’éclairer la mise en œuvre de la Stratégie pour le Sahel. Cette aide vise à lier les efforts de promotion de la paix au développement économique. Pour ce faire, les chefs d’organisations de financement du développement vont, dans leurs différentes rencontres avec les gouvernements, parler de la promotion de la paix et du développement du Sahel, région ayant enregistré ces dernières années des crises alimentaires et politiques. Les sommes promises permettront de « répondre à des besoins prioritaires de développement tels que le renforcement des filets de protection qui aident les familles à faire face aux pires effets des privations économiques et des catastrophes naturelles, l’amélioration des infrastructures et la création de nouvelles possibilités de développement dans les zones rurales », indique un communiqué. L’aide qui sera consacrée au Burkina Faso, au Mali, à la Mauritanie, au Niger, au Sénégal et au Tchad (sous réserve d’une approbation par le Parlement et le Conseil européens) au cours des sept prochaines années, permettra en quelque sorte à ces pays de relever les défis complexes qui caractérisent la région du Sahel : sécurité et stabilité, développement et résilience. La promotion d’une bonne gouvernance, de l’état de droit et de la sécurité, la prestation des services sociaux, l’agriculture et la sécurité alimentaire, l’intégration et le commerce intra-régionaux seront au cœur des programmes de développement pour la période 2014-2020, ajoute le communiqué. Le directeur de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, a déclaré que, sans la paix, aucune action de développement ne peut se réaliser dans le Sahel. « La raison essentielle de ce voyage est de travailler le lien entre paix et développement. Il est clair que sans paix, il n’y a pas de développement, et sans développement, il n’y a pas de paix », a-t-il souligné. D’après un récent document de la Banque mondiale, en 2012, environ 17 millions de personnes dans le Sahel ont été confrontées à l’insécurité alimentaire « due à une combinaison de la sécheresse, l’accessibilité limitée aux denrées alimentaires, les prix élevés des céréales, la dégradation de l’environnement, les déplacements et les conflits ». Notons que la population globale de la région du Sahel est estimée à environ 80 millions de personnes.
Nestor N'Gampoula |