Rwanda : Paul Kagamé s’insurge contre l’ONUMercredi 2 Juillet 2014 - 15:47 Organisée le 27 juin à Rome en Italie, par la communauté religieuse Sant’Egidio, entre une délégation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et une équipe d'envoyés spéciaux pour les Grands Lacs, la réunion a suscité une vive colère du Rwanda qui menace de « se retirer de la mise en œuvre de l’Accord-cadre de paix d’Addis-Abeba » signé par onze pays en février 2013 Au cours d’une conférence de presse organisée le 1er juillet à l’occasion de la fête de l’indépendance du pays, le président rwandais Paul Kagamé n’a pas du tout apprécié la façon dont les FDLR sont traités. « Le monde est cynique d’honorer ceux qui ont commis le génocide au Rwanda. Ce qui est un problème clair et simple a été transformé en un problème énorme. Et je crois que c’est fait exprès par certains », a-t-il déploré. Sur les incidents frontaliers récents entre son pays et la République démocratique du Congo, qui ont fait cinq morts côté congolais, le président rwandais a critiqué le rapport publié par l’équipe du mécanisme de vérification conjointe. Il estime que les problèmes entre le Rwanda et le Congo sont toujours très politisés, et que les deux pays finissent toujours par trouver un terrain d’entente. Outre la délégation des FDLR, le patron de la Monusco, Martin Kobler, a également participé à la réunion de Rome convoquée par Sant’Egidio qui avait déjà été médiateur en mars 2005. Sous cette médiation, les rebelles hutus rwandais des FDLR avaient abordé un tournant décisif, selon Kinshasa et Bruxelles, et atteint (pour Paris) une étape significative et fait un pas en avant dans la normalisation des relations régionales, en annonçant leur décision de cesser la lutte armée et de la transformer en combat politique. Dans une déclaration lue par leur président, Ignace Murwanashyaka, ils avaient également accepté « le désarmement volontaire et le retour pacifique de leurs forces » au Rwanda, sous réserve de « mesures d’accompagnement » à définir. « D’ores et déjà, les FDLR s’abstiennent de toute opération offensive contre le Rwanda », avaient-ils affirmé. Estimés entre 8.000 et 15.000 dans la région des Grands Lacs, ces rebelles hutus étaient réfugiés dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) depuis le génocide de 1994. Ils avaient déclaré qu’ils « condamnaient le génocide commis au Rwanda et leurs auteurs » et « renouvelaient leur engagement à coopérer avec la justice internationale ». Condamnant également le terrorisme et les autres crimes de droit international commis dans la région des Grands Lacs, les rebelles hutus rwandais avaient demandé l’ouverture dans les meilleurs délais d’une enquête internationale pour punir leurs auteurs. Enfin, ils avaient souhaité le retour des réfugiés rwandais dans leur pays selon les normes internationales en s’impliquant activement dans le programme de leur retour volontaire. Yvette Reine Nzaba |