Revendications sociales : les travailleurs de l’Administration du territoire reviennent à la charge

Samedi 2 Mai 2015 - 11:00

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Dans une déclaration publiée le 30 avril à l’issue de son assemblée générale ordinaire, le Syndicat des travailleurs de l’administration du territoire (Sytrat), a accordé une semaine au gouvernement pour la prise en charge de leurs doléances contenues dans le cahier de charges.

Ces travailleurs reprochent, entre autres, au ministère de la Décentralisation, la rupture du dialogue depuis 2013, en dépit des multiples audiences sollicitées chaque mois depuis plus d’un an. « En application des articles 248-14 et 248-15 de la loi n°45-75 du 15 mars 1975 portant code du travail, un délai d’une semaine est accordé au gouvernement pour le règlement de nos exigences. Au cas où elles ne sont pas résolues, les travailleurs de la Territoriale entrent en grève illimitée sur toute l’étendue du territoire national », ont-ils mentionné dans leur déclaration lue dans la salle des conférences de la préfecture de Brazzaville.

Une politique de deux poids deux mesures

En effet, dans leur cahier de charges, soumis au gouvernement depuis 2009, les travailleurs de la Territoriale réclament le statut particulier ; des nominations ; l’amélioration de leurs conditions de travail. C’est ainsi qu’ils exigent la signature immédiate du statut particulier et l’allocation immédiate d’une prime de sujétion dès le prochain salaire à l’image des travailleurs des autres ministères de souveraineté. Ceci, en attendant la prise d’effet de leur statut particulier. Ils sont revenus sur les promesses faites par le ministre de l’Intérieur et de la décentralisation en 2010. Selon eux, le ministre s’était engagé à faire de leur statut particulier son cheval de bataille. Le document  sera soumis au pôle de souveraineté et présenté au Conseil des ministres en même temps que celui de la police.

« Après une longue attente, les travailleurs de la Territoriale constatent avec amertume le non-respect de la promesse tant attendue et que seul le statut spécial de la police a été signé et publié. Ce qui constitue alors une injustice car l’administration doit appliquer l’équité entre les deux corporations d’un même ministère au lieu de deux poids deux mesures. Nous réclamons que jurisprudence soit faite en obtenant la signature de notre statut particulier comme celui de nos homologues de la police », ont-ils déploré.

Les nominations politiques dénoncées

Les participants à cette rencontre présidée par le président du Sytrat, Alphonse Madzou, ont également exigé les nominations immédiates des inspecteurs divisionnaires et directeurs centraux avec rang de sous-préfet ainsi que des chefs de service avec rang de secrétaire général de district. Car pour eux, ces structures administratives sont dépourvues depuis dix ans, en cadres. Ils demandent par la suite de nommer les cadres de la Territoriale aux fonctions de commandement à 70% et de relever, de leurs fonctions, toutes les autorités administratives retraitées et celles en poste depuis de longues années. La plupart des fonctions de préfet, sous-préfet, administrateur-maire et secrétaires généraux, ne sont pas toujours occupées, d’après eux, par des technocrates mais plutôt par des cadres purement politiques dépourvus de toute compétence administrative.

« En toute logique, une fonction de commandement ne peut être occupée par une autorité administrative pendant une période allant de six à quinze ans dans une même localité ; tel en est le cas aujourd’hui pour nombreuses d’entre-elles. Autrement, ces autorités deviennent inefficaces dans le commandement. Aussi, de nombreux retraités fatigués continuent d’occuper et d’être nommés à ces fonctions », ont-ils critiqué, appelant au respect de la directive du président de la République qui, en 2003 soulignait que les fonctions n’étaient pas politiques.

Dans le but de faciliter le recrutement des agents décisionnaires, des bénévoles et tâcherons, le Sytrat a exigé à l’administration de diligenter la mise en œuvre de la Fonction publique territoriale. Les autorités sont, par ailleurs, invitées à  pérenniser l’expérience consistant à utiliser des cadres de l’Administration du territoire en qualité de président des Commissions locales d’organisation des élections comme lors des élections législatives de 2012 et locales de 2014.

 

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Le présidium des travaux ; les participants ; crédit photo Adiac