Revendications sociales : Anatole Collinet Makosso rassure les enseignants de la prise en compte de leurs doléances

Samedi 16 Avril 2016 - 15:15

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Dans une déclaration rendue publique le 1er avril et passée un peu inaperçue, la plateforme des syndicats du secteur de l’éducation nationale avait accordé un délai de deux semaines au gouvernement pour la prise en compte de leur cahier de charges contenant plusieurs revendications

Commencée le 1er octobre 2015 sur les chapeaux de roue, l’année scolaire 2015-2016 semble ne pas se dérober à la vague de revendications qui ont souvent perturbé la période scolaire. En effet, à quelques deux mois de la fin de l’année, les syndicats sont revenus à la charge en revendiquant, entre autres, le statut particulier des personnels de l’éducation, un point qui a conduit en 2013 à la grève ayant paralysé l’école congolaise pendant près de trois mois.

Outre cette revendication principale, ils réclament également le recrutement du personnel enseignant, campagne 2011, 2013, 2014 et 2015 ; déplore l’insuffisance des quotas de recrutements à la Fonction publique ainsi que le non-respect du calendrier de paiement des rappels de solde d’activités. A cela s’ajoutent la  léthargie dans le traitement des dossiers d’harmonisation des textes d’intégration ; le non-paiement des émoluments de vacation depuis 2006 et le non-versement des fonds de gratuité des frais de scolarité destinés aux établissements scolaires.

Pour désamorcer ce qui était considéré dans certains milieux comme un préavis de grève, le ministre en charge des questions de l’Enseignement secondaire, primaire et de l’alphabétisation a fait le 15 avril, un bilan à mi-parcours  du niveau d’avancement de ces dossiers au niveau du gouvernement. S’agissant par exemple du statut particulier des personnels de l’éducation, Anatole Collinet Makosso a annoncé que le dossier transmis depuis le 6 avril au secrétariat général du gouvernement sera bientôt examiné en conseil des ministres. Certains points comme le recrutement des enseignants, les quotas de recrutement, le rappel de solde d’activités et le paiement des émoluments de vacation seraient également avancés, à en croire le ministre. Quant aux fonds de gratuité des frais de scolarité destinés aux établissements scolaires, il a rappelé que ce chapitre, qui avait été inscrit dans le budget du ministère de l’Enseignement depuis 2009, a été retiré depuis janvier 2015 et est directement géré par le ministère en charge des Finances. « Le budget 2016 n’est pas encore exécutoire, d’où toutes ces difficultés. Mais nous sommes actuellement en phase avec le ministère des Finances et nous espérons que tout sera mis en œuvre pour que vous ayez cette somme avant la fin de l’année », a-t-il indiqué.

La prochaine rencontre dans une semaine

Les partenaires sociaux se disent, quant à eux, optimistes pour l’aboutissement de leurs revendications. Co-président de la Concertation pour la revalorisation de la profession d’enseignant (CRPE),  Serge-Roland Nkalath est revenu sur les points abordés au cours de cette rencontre. « Le statut particulier se fait attendre jusqu’aujourd’hui. Le ministre nous a fait état du niveau d’avancement de ce dossier qui, à ce jour, est transmis au secrétariat général du gouvernement qui est la porte d’entrée du conseil des ministres. Donc, nous attendons probablement un conseil des ministres qui va examiner et peut-être adopter notre statut particulier », espère-t-il, excluant tout mouvement de grève à l’heure actuelle.

Il s’est également plaint du fait que l’allocation relative à la gratuité scolaire, jadis versée à la rentrée scolaire ou dès le mois de janvier comme l’an dernier ne soit pas jusqu’à ce jour rendue disponible. A la demande des syndicats, un autre rendez-vous est pris pour le vendredi 22 avril, le temps de permettre au ministre de rencontrer son homologue des Finances pour plus de précision. Anatole Collinet Makosso qui a créé depuis son arrivée à la tête de ce ministère, un cadre de concertation avec ses partenaires, s’est montré rassurant. « La rencontre de la semaine prochaine sera une occasion pour venir écouter le niveau d’exécution de la nouvelle approche que nous avons proposée aux collègues membres du gouvernement. C’est un dialogue régulier, il se fait normalement, sauf que lorsqu’on arrive à la fin de l’année, les enseignants sont un peu sceptiques, ils se demandent si ces questions vont être résolues avant d’aller en vacances, mais nous les rassurons que toutes les questions trouveront leur solution, bien entendu avant même que nous n’allions en vacances », a conclu le ministre.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Le ministre Anatole Collinet Makosso s’adressant aux syndicalistes ; les syndicats ; crédit photo Adiac

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