Réunion des ministres des Finances de la Zone franc à Paris : l’intégration régionale, les infrastructures et le sommet de l’Élysée sur la paix et la sécurité en Afrique au centre des échanges

Jeudi 10 Octobre 2013 - 12:00

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Le ministre français de l’Économie et des Finances, Pierre Moscovici, a annoncé, lors de la réunion, le 3 octobre à Paris, des ministres des Finances de la Zone franc, le maintien de la contribution française au Fonds africain de développement (FAD). Il a aussi été question d’intégration, d’infrastructures, de paix et de sécurité

Cette traditionnelle réunion a été l’occasion d’évoquer la situation économique des pays membres, ainsi que l’évolution de la zone euro. La forte croissance dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) a été relevée, passant de 0,9% en 2011 à 6,5% en 2012, grâce à la reprise économique en Côte d’Ivoire et aux bonnes performances agricoles dans les États membres. Les ministres ont souligné le maintien d’une dynamique de croissance dans la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cémac), avec un taux de 4,2% en 2011 et de 5,2% en 2012 grâce au secteur non-pétrolier. La tendance est la même aux Comores, passant de 2,6% en 2011 à 3% en 2012, en raison d’une forte demande intérieure.

Malgré des incertitudes socio-politiques, les ministres tablent sur le maintien de la croissance « à un niveau élevé dans l’Uémoa, à 6,4%, alors qu’elle connaîtrait un ralentissement à 2,9% dans la Cémac, en raison de la baisse de la production pétrolière et des investissements publics dans plusieurs pays ». Ils ont convenu de porter une attention particulière à la soutenabilité des finances publiques, à la situation des arriérés de paiement et à l’inflation.

Dans la perspective d’une intégration régionale approfondie, la question des politiques régionales d’infrastructures a dominé les échanges avec l’importance des infrastructures de transport, d’énergie et de télécommunications pour la compétitivité et la croissance de la Zone franc ; le rôle que doivent jouer les unions régionales pour en définir les priorités ; la réalisation des interconnexions des réseaux nationaux ; la mise en place d’un cadre de régulation et de gestion des services infrastructurels offrant « aux acteurs économiques fluidité, continuité et faibles coûts ». 

Les ministres ont souligné la place essentielle du futur Fonds Afrique 50 de la Banque africaine de développement (BAD) dans le financement des infrastructures en Afrique, « un mécanisme innovant permettant d’accroître la mobilisation des ressources ».

Pierre Moscovici a annoncé que la France allait maintenir sa contribution au Fonds africain de développement. Elle s’élèvera à plus de 380 millions d’euros d’autorisations d’engagement sur trois ans, faisant de la France le quatrième donateur du fonds. Ce soutien est en phase avec les orientations du Comité interministériel de la coopération internationale et du développement.

Lors de la dernière réunion de juillet, présidée par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, priorité avait été donnée à l’Afrique subsaharienne en matière d’aide au développement et de solidarité. Pierre Moscovici a renouvelé cet engagement. Il a annoncé le lancement d’une initiative conjointe avec la Banque mondiale visant à appuyer les pays de la Zone franc et à dynamiser la réalisation des infrastructures publiques, et appelé d’autres partenaires, dont la BAD, à s’y associer.

L’autre moment fort de la réunion concernait les dispositifs d’achat public dans les pays de la Zone franc, présenté par la Commission de la Cémac. Il a été convenu de continuer à nourrir la réflexion « afin d’améliorer, de manière harmonisée au niveau régional, le cadre juridique et institutionnel de l’achat public, avec objectif de mettre en œuvre des processus plus performants et mieux coordonnés avec les procédures budgétaires et compatibles des États ».

Si les participants se sont félicités du retour de l’ordre au Mali, ils ont par contre manifesté leur préoccupation quant à l’évolution de la situation en République centrafricaine. Saluant l’implication de l’Union africaine, de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Cééac) et de la Cémac pour définir une cadre de transition politique, et la mise en place de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique, ils ont sollicité la mobilisation internationale et des bailleurs de fonds pour aider les autorités de transition. Ils ont salué l’initiative française d’un sommet sur la paix et la sécurité en Afrique les 6 et 7 décembre et ont échangé sur la préparation du volet économique du sommet.

La prochaine réunion des ministres des Finances de la Zone franc se tiendra le 4 avril 2014, à Malabo (Guinée équatoriale).

Les 16 États-membres de la Zone franc

La Zone franc compte :

. 8 États membres de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) : Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo ;

. 6 États membres de la Communauté économique et monétaire des États de l'Afrique centrale (CEMAC) : Cameroun, République centrafricaine, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad ;

. l'Union des Comores ;

. la France.

Noël Ndong