Retombées de l’opération « Likofi » : Kinshasa retrouve petit à petit sa quiétudeJeudi 5 Décembre 2013 - 17:30 La population salue l’engagement de la Police nationale à rétablir la sécurité surtout à la veille des festivités de fin d’année. Une femme, la quarantaine révolue, se pavane en plein marché central, l’oreille rivée sur son portable. Elle se sent à l’aise au milieu des étalages et de l’agitation bruyante caractéristique de ce milieu réputé dangereux pour tout détenteur d’un objet de valeur. L’entretien téléphonique terminé, elle range soigneusement son appareil dans son sac à main et poursuit son chemin. Sans crainte d’être poursuivie ou de se faire arracher son sac. Quelques mètres plus loin, une autre femme taille bavette avec sa copine, très relaxe, bien fringuée avec ses bijoux en or massif d’une brillance extrême. Tout autour dans ce carrefour qui donne sur deux allées bondées de monde, les gens passent et repassent, sans trop se soucier de ces deux jeunes-filles qui, visiblement, ne se doutaient de rien. « Les temps ont changé ! », s’exclame un quidam pour qui une telle scène était inimaginable il y a quelques mois lorsque les fameux « Kuluna » faisaient régner la terreur au Centre-ville. En un temps deux mouvements, le téléphone empruntait une autre destination autant que le sac ou les bijoux. En plus, les scènes ainsi décrites se déroulent un samedi, journée d’effervescence au Grand marché souvent pris d’assaut par de nombreux kinois en quête de provisions pour la semaine, ou d’autres articles répondant à leurs besoins immédiats. Deux descriptions qui confirment, si besoin en était encore, l’état de sérénité qui caractérise aujourd’hui la ville de Kinshasa débarrassée, en un temps record, de ces hordes des criminels qui l’avaient rendu presqu’invivable. Les Kinois qui retrouvent l’air frais de la liberté juste après quelques semaines du lancement de la traque aux « Kulunas », saluent l’engagement de la Police nationale à rétablir la sécurité surtout à la veille des festivités de fin d’année. Dans les carrefours tels que Rond Point Ngaba, Kintambo Magasin et autre Place Victoire, les pickpockets qui jadis infestaient ces milieux en rendant la vie difficile aux paisibles citoyens ne sont plus visibles. L’opération « Likofi » a porté et cela est bien perceptible dans les quartiers périphériques où certains pères de famille s’offrent à présent le luxe de regagner leurs domiciles aux heures indues de la soirée sans crainte de se faire arracher leur butin de la journée. Les meurtres et autres assassinats à la machette ont diminué d’un cran autant que les bagarres rangées que se livraient ces gangsters des temps modernes sur fond de vols à ciel ouvert. Les deuils peuvent désormais s’organiser librement dans les quartiers sans se soucier de l’irruption de ces écervelés qui, hier encore, pouvaient réquisitionner un cercueil au grand dam des familles éplorées. Dans les différents quartiers où ces derniers ont décrété des zones de non droit, le calme est revenu. Il ne se passe pas un jour sans que des policiers en cagoule bien armé circulent à bord de leurs jeeps de patrouille en quête de ces inciviques pour lesquels le requiem peut déjà être chanté. La population qui jouit déjà des retombées de l’opération « Likofi » exhorte le commandant de la Légion mobile d’intervention, le général Ngoy Sengelwa, chargé de la deuxième phase de cette action, à poursuivre sas relâche la traque aux « kulunas ». Combien de temps durera cette accalmie ? En tout cas, nombre des Kinois voudraient qu’elle soit pérenne. Ils sont, du reste, prêts à accompagner la police en dénonçant les familles abritant ces délinquants dont beaucoup ont gagné l’arrière-pays. Très vite, certains « Kulunas » patentés sont vite rentrés dans les rangs en se dépouillant du vieil homme qu’ils incarnaient pour adopter des attitudes conformes à la décence. Plus de pantalons Jeans au ras de fesse, plus de tatouages, plus de dread locks, mini-jupes etc. Comme quoi, l’État a repris ses droits à Kinshasa. Tout déviationnisme touchant aux bonnes mœurs devrait, dorénavant être puni conformément à la loi. Du district de la Lukunga à celui de la Tshangu, en passant par ceux de Funa et Mont Amba, plusieurs « Kulunas » arrêtés ont déjà été présentés à leurs juges naturels et attendent le début des audiences. Alain Diasso Légendes et crédits photo :Le boulevard du 30 juin |