Rentrée scolaire 2016-2017 : innovations et défis récurrentsSamedi 1 Octobre 2016 - 16:47 La rentrée scolaire 2016-2017 est prévue pour ce lundi 3 octobre sur toute l’étendue du territoire national dans les sous-secteurs de l’enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation, et de l’enseignement technique et professionnel, de la formation qualifiante et de l’emploi. Dans ce dossier, nous revenons sur les innovations apportées et les défis récurrents de cette année.
Au niveau du primaire, les filles portent une jupe de couleur bleue sombre et les garçons une culotte de même couleur. La chemise pour les deux cas est de couleur kaki. Les élèves du secondaire 1er degré, notamment du collège, portent un pantalon bleu sombre et une chemise bleue ciel. Au lycée, les filles portent un pantalon de couleur bleue sombre et une chemise bleue ciel ; tandis que les garçons portent un pantalon et une chemise kaki. Des résultats des examens d’Etat en dents de scie au niveau de l’enseignement technique Les résultats au baccalauréat technique sont en dessous des espérances depuis cinq ans et évoluent en dents de scie. Le taux d’admission était de 28, 54% en 2012 ; 16, 75% en 2013 ; 27, 12% en 2014 ; 40,52% en 2015 et 27,99% cette année. Pour 2016, cette mauvaise performance peut se justifier par le fait que certains enseignants ont passé presque tout le temps à la maison à cause de la non-prise en compte de leurs revendications. C’est le cas des professeurs techniques adjoints de lycées (PTAL), sortis de l’Ecole normale supérieure de l’enseignement technique fermée en 1984. En effet, ces enseignants dont le nombre est estimé à environ 500 ne bénéficient pas d'avancements jusqu’alors. Cette année, ils avaient arrêté les cours depuis le mois de février à cause du non-aboutissement de leur dossier. « Comment expliquer ces résultats ? Quelle est notre responsabilité d’enseignant et de père de famille lorsque nous abandonnons la notabilité de notre métier en nous mettant en grève de février à juin alors que nous avons des devoirs et obligations de former l’élite à venir, même si nos revendications sont légitimes ? Pourrions-nous continuer à priver les jeunes de leur droit à être bien formés ? », s’interrogeait le ministre Antoine Thomas Nicéphore Fylla Saint Eudes à l’ouverture du conseil national de l’enseignement technique, professionnel et de la formation qualifiante, le 20 septembre à Brazzaville. Introduction des nouveaux programmes dès cette année Dans le cadre de la modernisation de l’enseignement technique, professionnel et de la formation qualifiante, au total 108 programmes ont été élaborés sur la base de l’approche par compétence. En effet, certains de ces programmes de formation entrent en vigueur dès cette année afin de résoudre l’épineuse équation de la formation et de l’emploi des jeunes. A ces nouveaux programmes s’ajoute l’introduction de l’éducation civique et morale. Résorber l’épineuse question du déficit en personnel enseignant Parmi les maux qui minent le système éducatif congolais, figure en bonne partie le manque de personnel enseignant. Devant ces difficultés, les ministres en chargé de ces questions ont, chacun, pris des mesures susceptibles d’apporter de solutions. Au niveau de l’enseignement technique et professionnel, de la formation qualifiante et de l’emploi, la tutelle a décidé de combler le déficit important en personnel enseignant estimé à environ 1500 par le recrutement des décisionnaires. Il s’agit, vraisemblablement des anciens étudiants congolais orientés à l’étranger par les soins de la Direction de l’orientation, des bourses et aides scolaires (Dobas), titulaires d’un diplôme universitaire tel que la licence professionnelle, le Master, le diplôme d'ingénieur et le doctorat. Du côté de l’enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation, le ministère entend poursuivre l’expérience passée. Il s’agit de l’élargissement du projet de volontariat qui a commencé l’an dernier par l’utilisation de 294 volontaires au lycée. Ce projet pourrait être élargi au primaire et au collège au regard des besoins énormes exprimés par les écoles publiques à travers tout le pays. Il est destiné au recrutement d’environ 1000 diplômés. Une stratégie nationale de l’éducation pour sauver l’école congolaise Le système éducatif congolais est confronté à des difficultés d’ordre administratif, pédagogique et infrastructurel. Les formations dispensées ne sont pas toujours en adéquation avec les besoins sur le terrain. Pour redorer le blason de l’école congolaise terni dans les trois sous-secteurs, les autorités tentent avec leurs partenaires, depuis quelque temps, de mettre des bouchées doubles. Considérée comme document de planification et de pilotage du système éducatif congolais, la stratégie sectorielle de l’éducation 2015-2025 a été élaborée grâce à l’implication du gouvernement, à travers les trois ministères en charge des enseignements, les acteurs de la société civile et les partenaires au développement, en tête desquels l’Unicef, l’Unesco. Elle doit être mise en œuvre dès la rentrée scolaire 2016-2017. Une année scolaire 2015-2016 sauvée de justesse ? L’année scolaire dernière a été un véritable challenge pour les deux ministres en charge des questions de l’enseignement fondamental et technique qui venaient de prendre le train en marche, surtout pour Antoine Thomas Nicéphore Fylla Saint Eudes, nouvellement entré au gouvernement. Les deux ministres héritaient d’un domaine sensible à un moment où le pays éprouve des difficultés financières réelles dues à la baisse drastique du prix du baril de pétrole. En charge de l’enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation, Anatole Collinet Makosso a échappé à la menace des enseignants d’arrêter le travail à cause, entre autres, du non-versement des crédits alloués aux établissements scolaires durant presque toute l’année. Ces difficultés ont été passées en revue par les directeurs départementaux de l’enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation (DDEPSA) lors de la 18e session ordinaire du conseil national de l’éducation, tenue récemment à Brazzaville ? « Les DDEPSA ont aussi mis en exergue les problèmes de gestion financière, notamment les écarts entre les inscriptions budgétaires et les décaissements des fonds scolaires en général et de façon particulière, le non-versement des fonds de gratuité », soulignaient-ils dans le communiqué final. En dépit des problèmes rencontrés durant toute l’année, les résultats obtenus aux différents examens d’Etat sont appréciables. Au BEPC par exemple, sur les 107 131 candidats présentés, 49 693 ont été déclarés admis, soit un pourcentage de 46, 39% contre 34,04% en 2015. Même chose pour le baccalauréat, où le taux de réussite est passé de 10,08% en 2015 à 21, 26% cette année, soit une progression de plus de 10%. Des revendications qui menacent l’année scolaire Dans une déclaration rendue publique au début du mois de septembre, le Panel des syndicalistes du ministère de l’Enseignement technique et professionnel, de la Formation qualifiante et de l’Emploi, et celui de l’Enseignement primaire, secondaire et de l’Alphabétisation, revenait à la charge. Il se plaignait du fait que le gouvernement ne faisait aucun effort afin d’obtenir une rentrée scolaire non seulement apaisée mais aussi et surtout réussie. A travers cette déclaration, les syndicalistes réclamaient, entre autres, le statut particulier des personnels de l’éducation nationale ; les fonds de fonctionnement des établissements scolaires ; les rappels des soldes d’activités dus aux enseignants ; la relance des dossiers égarés. « Toutes ces revendications n’ont jamais obtenu de solutions idoines malgré l’existence d’une panoplie d’accords passés entre le gouvernement et les syndicats. Aussi, le Panel demande, une fois de plus, au gouvernement de marquer les signaux forts, gage la rentrée scolaire 2016-2017, apaisée et réussie », lançaient les syndicalistes. Le collectif des professionnels de l’enseignement, affilié à la Fetrasseic, en appelle les enseignants à vaquer librement à leurs occupations professionnelles dès ce lundi 3 octobre, car les pourparlers sont en marche et l’espoir est permis. Il invite, par ailleurs, à plus d’efforts afin, dit-il, que soient publiés tous les textes se trouvant en instance de traitement au ministère de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat. Au regard de ces prises de position, la journée du 3 octobre pourrait avoir valeur de test pour la reprise des cours. Parfait Wilfried Douniama Légendes et crédits photo :Le Premier ministre Clément Mouamba entouré des deux ministres de de l’Enseignement ; les élèves de Boko (Pool) ; crédit photo Adiac Notification:Non |