Religion : plus de 450000 musulmans ont célébré la Tabaski au CongoLundi 12 Septembre 2016 - 18:30 Les musulmans du monde célèbrent ce lundi 12 septembre, la fête de l'Aïd El-Kébir encore appelée « fête de la Tabaski ». En République du Congo, pays traditionnellement Catholique, la communauté musulmane a célébré ce rituel sous le signe de la paix. Selon les rites du mois lunaire, ce lundi 12 septembre est plutôt le 10 dans le calendrier musulman, pour l’Aid al- ADHâ ou Aid al-Kabîr. Cette fête dite du sacrifice, en français, a été organisée sous la conduite de Nkiam Amidou, président national des Imams au Congo, en présence de M. El Hadj Djibril Abdoulaye Bopaka, président du Conseil supérieur islamique au Congo, et de nombreux fidèles. Une prière a été levée à 8h du matin au stade saint Denis à Mpila (Ouenze). A cette occasion, l’Imam congolais a été le premier à immoler, devant des milliers de fidèles, un mouton au titre du sacrifice des bêtes. « Cette fête est un grand jour pour nous car, en égorgeant le mouton ce jour, nous suivons les principes laissés par notre prophète Mohamed », a-t-il justifié auprès de l’assistance. Et de souligner que le respect de ce principe renforce les liens entre les humains.
Après la cérémonie, juste à proximité, un marché de circonstance s’est dressé pour permettre aux fidèles de se procurer un mouton à offrir en sacrifice par croyance ou par habitude. Ces bêtes dont les prix varient entre 120.000 et 150.000Frs, proviennent en grande partie des cheptels du Tchad, de la République centrafricaine et du Cameroun. En marge de la cérémonie, l’Imam s’est confié aux Dépêches de Brazzaville se réjouissant de la liberté de la pratique religieuse au Congo. « Je remercie le gouvernement de nous avoir accordé la permission de célébrer librement nos cultes. Je crois que c’est grâce à cela que l’Islam devient de plus en plus présente dans le pays », s’est-il réjoui tout en déplorant l’actualité souvent sanglante au Nigéria en Syrie ou en Irak. « Si de nombreux Congolais sont marqués par les exactions de Boko Haram et celles de l’Etat Islamique, le gouvernement congolais fait la part des choses avec notre culte musulman au Congo ». La Tabaski est à la fois, la fin et le début de la nouvelle année musulmane consacrée à Dieu, en mémoire du sacrifice que Dieu avait demandé à Abraham de faire. En effet, Dieu demanda à Abraham de lui sacrifier son premier-né qui était Ismaël. Et quand il a pris le couteau pour l'égorger Ismaël, l’Ange interpella Abraham, lui disant : « N’avance pas ta main sur l’enfant, mais regarde à ta droite, il y a un bélier ». C’est ainsi qu’Abraham prit le bélier et le sacrifia à Dieu. En souvenir de cela, à la Tabaski, tout musulman doit égorger un mouton à Dieu et non sacrifier un être humain. A en croire les statistiques des catholiques, cette pratique est respectée par près de 452 000 musulmans selon le diocèse de Kinkala. Ce décompte place la religion musulmane au deuxième rang national, en nombre d’adhérents, loin derrière la communauté catholique qui compte 2.400.000 fidèles. En nombre de pratiquants, la communauté musulmane congolaise détrônerait les puissantes églises de réveil avec 189.400, ainsi que les églises évangéliques qui comptent environ 150.000 chrétiens. En l’absence des statistiques, en se promenant le long de l’avenue de La paix, Brazzaville présentait ce lundi 12 septembre, « portes closes » des boutiques et commerces tenus par les musulmans.
Marie Alfred Ngoma et Lopelle Mboussa Gassia Notification:Non |