Religion : la basilique Sainte-Anne-du-Congo fête ses 70 ans

Samedi 27 Juillet 2013 - 9:00

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C'est le 26 juillet 1943, jour pour jour, que fut coulé le premier béton de ce sanctuaire, souvenir partagé de la France libre et du Congo, stratégiquement implanté au cœur de la capitale

Bien que les festivités aient été lancées en mars au cours d’un autre événement important de la vie de cette paroisse, celui marquant le quarante-neuvième anniversaire de la première fraternité catholique du Congo, la fraternité Saint-Joseph, la paroisse-basilique ne pouvait pas passer outre la journée du 26 juillet 2013. C’est un jour où les catholiques du monde entier célèbrent la fête de saint Joachim et de sainte Anne, les parents de la Vierge Marie. Á la basilique, cette année, la journée a été consacrée aux malades grabataires de la paroisse. Pour l’occasion, une messe d’action de grâce a été dite par le curé en charge, l’abbé Vincent-de-Paul Malonga, en présence de la première dame du Congo, Antoinette Sassou-N’Guesso. L’abbé-curé explique que pour rendre la joie qui anime les fidèles de la Basilique presque parfaite, il fallait que s’unissent à eux les cent deux malades grabataires recensés : « Nous nous sommes dits que cette branche de la population, obligée d’être transportée pour voir le coucher du soleil, ne devait pas être en marge de ces festivités. Nous les avons conviés aujourd’hui, parce que c’est le jour exact où nous célébrons notre anniversaire, où l’église célèbre la fête de saint Joachim et de sainte Anne. »

C’est donc dans l’esprit d’action de grâce que se déroule le jubilé des 70 ans de la basilique Saint-Anne. Une histoire certes marquée par des événements éprouvants mais passagers (comme les explosions du 4-Mars qui ont mené à de nouveaux  travaux de réfection). Au fil des années, et surtout après les violences de 1997, Sainte-Anne avait perdu son éclat d’antan. Mais, reconnaît un paroissien anonyme, aussi vrai que Dieu sait donner son courage à ceux qui n’abandonnent pas l’espérance et la fraternité, des mains secourables et discrètes se sont tendues pour entourer le monument national et le relever : « La raison principale qui fait que nous sommes en fête aujourd’hui, c’est notre merci unanime au Seigneur pour toutes ses bontés et pour toutes les personnes généreuses qui ont soutenu de bien des façons cet édifice. Vous pouvez m’en croire : nous revenons vraiment de très loin. Je suis un très vieil habitant de Poto-Poto. »

On retiendra que la basilique Sainte-Anne, avec son clocher culminant à 85 mètres et ses 22 mètres de hauteur sous voûte, figure parmi les monuments les plus élevés d’Afrique centrale et est le plus haut de Brazzaville. Sa construction a été amorcée pendant la période de l’Afrique équatoriale française (AEF), sous les encouragements du gouverneur général Félix Éboué. Ce nom est à retenir à plus d’un titre : sa relation privilégiée avec Mgr Paul Biéchy, archevêque de Brazzaville, alors aura des effets très positifs dans l’édification de la capitale de l’AEF.
Le prélat, lui, était arrivé en remplacement de Mgr Firmin Guichard, vicaire apostolique de Brazzaville en 1936. Mgr Biéchy sera en quelque sorte un prélat-bâtisseur. Sous son autorité, de nouvelles paroisses voient le jour dans la capitale, parmi elles Sainte-Anne. Il encouragea également l’ouverture de nombreuses missions, principalement dans la partie nord du Congo. C’est à lui que l’on doit le séminaire de M’Bamou et l’actuel grand séminaire de Brazzaville.
Autres noms à retenir, intimement liés au monument de la plaine de Poto-Poto : le père Nicolas Moysan et le père Charles Lecomte. Tous deux parlant bien le lingala vont contribuer à l’action catholique dans l’actuel troisième arrondissement. Néanmoins, c’est au père Charles Lecomte qu’incombe le projet du complexe église-presbytère-stade qui sera définitivement installé.
D’autres personnes, dont certaines sont liées à ce journal, se sont littéralement coupées en quatre pour que Sainte-Anne soit ce qu’elle est aujourd’hui. L’actuel archevêque de Brazzaville, Mgr Anatole Milandou, est allé leur rendre hommage l’an dernier en Bretagne (France) lors du traditionnel pèlerinage du Grand Pardon à Auray, à l’occasion précisément de la fête de sainte Anne.

Programme des festivités du jubilé
Samedi 27 juillet 2013 : lancement de la journée culturelle avec deux conférences-débats autour des thèmes « Sainte-Anne, sanctuaire de la France libre » et « Sainte-Anne dans la beauté architecturale de Brazzaville ». Conférenciers : Jérôme Ollandet et Antoine Aissi. En fin de soirée, un concert religieux suivi de spectacles est prévu, ainsi que la projection d’un film avant l’adoration eucharistique et les vêpres.
Dimanche 28 juillet : messe de clôture des festivités du jubilé des 70 ans de la basilique Sainte-Anne-du-Congo à 10h.

Luce-Jennyfer Mianzoukouta

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : L’abbé Vincent-de-Paul Malonga, en présence de la première dame du Congo, Antoinette Sassou-N’Guesso. (© DR) Photo 2 : La basilique Sainte-Anne-du-Congo. (© DR)