RDC/Arrestation des militants de la société civile : le Burkina demande la relaxe de Sidro OuédraogoMardi 17 Mars 2015 - 15:15 Le 16 mars, le Burkina Faso a demandé la libération de son ressortissant arrêté le dimanche dernier à Kinshasa, à l’occasion d’une rencontre destinée officiellement à sensibiliser la jeunesse sur les questions de gouvernance et de démocratie. En plein débat sur un éventuel troisième mandat du président congolais Joseph Kabila, le citoyen burkinabé a été arrêté en compagnie de militants sénégalais et congolais, pour tentative de déstabilisation du pays. L'organisation "Balai citoyen" a également appelé à la libération, "sans condition" de Sidro Ouédraogo et des membres de la société civile sénégalaise arrêtés avec lui. « Notre camarade n'était porteur ni d'un message de guerre, ni de subversion au Congo, il était là pour apporter un message de paix et de partage d'expérience avec le peuple et la jeunesse de la RDC », a soutenu Smokey, porte-parole de "Balai citoyen". « Un chef d'Etat qui a fait deux mandats, quelles que soient son intelligence et sa volonté, doit comprendre qu'il ne fera pas le bonheur de son peuple sans son consentement », a-t-il ajouté. De même trois journalistes français et un diplomate américain avaient aussi été arrêtés, puis relâchés dimanche soir. Parmi les militants toujours aux arrêts figurent des Congolais, dont Fred Bauma de « Lucha », le Burkinabè Sidro Ouedraogo de « Balai citoyen », ainsi que les Sénégalais Fadel Barro, meneur charismatique du mouvement « Y'en a marre », Aliou Sané et le rappeur Fou malade. Selon les témoignages, une trentaine de personnes ont été mis aux arrêts et conduites au siège de l’Agence nationale du renseignement, au nord de Kinshasa. A l’origine, les organisateurs de cette rencontre de jeunes ont tenu une conférence de presse où les Sénégalais ont déclaré qu'ils n'étaient pas à Kinshasa pour faire tomber le gouvernement, mais pour un échange de vues sur les moyens d'améliorer la gouvernance. Et les orateurs ont insisté sur leur attachement à la non-violence. « On a fait nos demandes en bonne et due forme, on a été entendus en bonne et due forme, on nous a accordé le visa. Donc le gouvernement congolais était au courant des raisons de notre départ en RDC », a soutenu lors d'une conférence de presse le 16 mars à Dakar Simon Kouka, rappeur de "Y'en a marre". Notons que "Balai citoyen", est l’une des organisations qui a ferraillé contre le projet du président burkinabé Blaise Compaoré de modifier la Constitution pour briguer un nouveau mandat après 27 ans de règne. La France également a fait part mardi de sa "préoccupation" après ces arrestations à Kinshasa et a réitéré son attachement au respect des libertés publiques. De son côté la Belgique s'est inquiétée du "resserrement de la liberté d'expression" en (RDC) après la répression de manifestations dimanche à Kinshasa et mardi à Goma (est). Quant au président sénégalais, Macky Sall, cité également par l'AFP, il a affirmé mardi s'impliquer personnellement pour obtenir la libération de militants du mouvement citoyen sénégalais Y'en a marre, arrêtés à Kinshasa, précisant qu'il allait intervenir auprès de son homologue congolais, Joseph Kabila. AFP |