![]() RDC: l'ONU "très préoccupée" par la disparition d'un militant de Lucha à KinshasaMercredi 12 Août 2015 - 20:30 Le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'Homme (BCNUDH) a déclaré mardi être "très préoccupé" de la disparition depuis samedi à Kinshasa d'un militant du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha). Le BCNUDH a déclaré mardi être "très préoccupé" de la disparition depuis samedi à Kinshasa d'un militant du mouvement citoyen Lutte pour le changement. Le BCNUDH a "reçu l'information [sur] la disparition de Bienvenu Matumo et nous sommes très préoccupés", a déclaré à l'AFP le directeur du BCNUDH en République démocratique du Congo, José Maria Aranaz. "On espère le retrouver le plus tôt possible et s'il est arrêté, on espère qu'il y aura une explication" justifiant cette décision, a-t-il ajouté, soulignant que son bureau cherchait à savoir si M. Matumo, l'un des diplômés de la première promotion de la nouvelle École nationale d'administration (ENA-RDC) avait été "arrêté ou non" par les services de sécurité. Selon un communiqué de Lucha, basé à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu (Est), M. Matumo a disparu samedi après avoir participé à une "réunion organisée par le Parlement des Jeunes" autour du concept de la citoyenneté. Le texte précise qu'il avait reçu la semaine dernière des appels "suspects". "Nous ne sommes pas du tout au courant" de cette présumée disparition, a déclaré à l'AFP Lambert Mende, porte-parole du gouvernement. La police, elle, ne disposait pas en début d'après-midi d'information sur une éventuelle arrestation de M. Matumo. "En mars, (...) Bienvenu avait (...) fait l'objet de recherche par l'ANR (Agence nationale de renseignement), parce qu'il avait participé à l'organisation de l'atelier de lancement de Filimbi", explique Lucha. Le 15 mars, une trentaine de personnes avaient été arrêtées lors d'une réunion d'échanges sur la bonne gouvernance en Afrique organisée par Filimbi, qui se présente comme un collectif de mouvements d'éducation à la citoyenneté, non-partisan et non-violent. Kinshasa avait dénoncé une "tentative de déstabilisation" des institutions de la RDC, et des journaux proches du pouvoir avaient titré sur la présence de "terroristes" à Kinshasa - un qualificatif réfuté depuis par une commission parlementaire. Tous les détenus ont été libérés au compte-gouttes mais Fred Bauma, de Lucha, et Yves Makwambala, webmaître et graphiste du groupe Filimbi, sont incarcérés à la prison de Makala. Les deux militants restent dans l'attente de la reprise de leur procès, dont la date n'est pas encore connue pour complot contre la personne ou la vie du chef de l'État et tentative de renversement des institutions. M. Matumo jouait un "rôle essentiel" dans les efforts menés pour la libération de MM. Bauma et Makwambala, note Lucha. Le climat politique est tendu en RDC à l'approche d'une série d'élections devant s'achever par la présidentielle prévue en novembre 2016 à laquelle le président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, ne peut se représenter, selon la Constitution congolaise. En janvier, surtout à Kinshasa, plusieurs dizaines de personnes ont été tuées au cours de manifestations violentes, réprimées par les forces de sécurité. Les manifestants dénonçaient un projet de loi électorale qui aurait pu permettre à M. Kabila de se maintenir au pouvoir au-delà de la fin de son deuxième mandat. En juillet, l'ONG américaine Human rights watch s'était déclarée "profondément" préoccupée par le "climat de répression à l'approche des élections".
Alain Diasso Notification:Non |