Quelle démarche pour promouvoir la cyberadministration au Congo

Mercredi 3 Février 2016 - 18:33

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Depuis bientôt trois ans, l’identité numérique du Congo, c’est-à-dire le point « cg » est opérationnel, mais l’enthousiasme vers la visibilité du pays sur le net à travers ce vecteur reste très faible. Plusieurs observateurs estiment que la pédagogie numérique à ce propos n’a pas été bien cernée. 

Il y a quelques jours, exactement du 26 au 27 janvier 2016 à Brazzaville, les responsables des services en charge de l’informatique et d’Internet des structures publiques et privées, ont, sous l’appui de l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) et de l’Arpce, réfléchi à l’armature de l’e-gouvernement congolais avec à  la clé l’identité numérique des institutions congolaises.

L’atelier vient évidemment du constat sur le désintérêt des institutions à s’approprier le nom du domaine « .cg » et surtout d’une méconnaissance des avantages qu’un tel service peut fournir, au-delà d’un simple code pays capable de positionner autrement le Congo sur la toile. 

Si l’identification numérique des institutions congolaises peut aider à un meilleur référencement sur internet, il permet aussi, dans l’optique d’une cyberadministration, d’arrimer le Congo aux meilleures pratiques administratives et à l’optimisation des ressources.

De tels objectifs ne sont possibles que si l’intérêt est bien énoncé dans le cadre d’un programme d’éducation numérique à toutes les échelles et si la gouvernance internet attendue ne reste pas qu’un vain slogan.

L’atelier organisé récemment et salué par les professionnels, auquel il a été joint un volet sur l’entrepreneuriat autour des DNS (domaine internet),  était très attendu en raison d’un vide trop flagrant vers l’aboutissement d’un e-gouvernement annoncé depuis que le Congo parvient peu à peu à sa connexion à haut débit.

Selon des données proches de la direction des Nouvelles technologies au ministère des Postes et télécommunications, aujourd’hui, en effet, pour illustrer ce retard, seuls quatre ministères congolais ont un site Internet en « .cg » et les sites Internet officiels ne sont pas uniformisés.

Il y aurait, par ailleurs, moins de dix sites internet qui sont vraiment identifiés, et les réseaux sociaux ne sont pratiquement jamais utilisés par l’administration publique pour communiquer. Il n’est pas rare de constater des adresses électroniques, même pour des institutions majeures, encore sous la bannière de Yahoo et autres messageries.

Une somme de réquisitoires fait que les données échangés jusque-là ne soient pas sécurisées, car les serveurs se trouvent ailleurs. Les échanges opérationnels d’informations entre institutions sont quasiment impossibles, les usagers ne pouvent pas effectuer leur démarches administratives en ligne.

Bien qu’un programme de formation soit imaginé par l’Arpce et le ministre de tutelle en faveur du personnel en charge de la gestion informatique, la promotion de la culture numérique devrait aussi toucher les responsables des institutions au plus haut niveau afin qu’ils s’imprègnent amplement de la gouvernance électronique et de son importance.

Très souvent, les décisions en dernier ressort viennent des incompréhensions sur les choix technologiques en harmonie avec les programmes nationales. Les institutions devraient être aidées à mieux organiser les services DSI afin de réussir non  seulement l’identité numérique des institutions en « .cg », mais surtout le cheminement vers un véritable e-gouvernement, en harmonisant les portails et les technologies, avec ses avantages considérables.

 

 

Quentin Loubou

Légendes et crédits photo : 

Les échanges d'informations en ligne entre institutions sont quasiment impossible

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