Protection des défenseurs des droits de l'homme : Maïck Lukadi insiste sur le vote d'une loi au parlementSamedi 6 Janvier 2018 - 12:45 Le président national de l’ONG Assistance aux personnes vulnérables et enfants du Congo (Apvec) estime que le manque d'un texte juridique en faveur des activistes des droits humains, dont le projet moisit dans les tiroirs de l'Assemblée nationale et du Sénat, est à la base du traitement indécent qu'ils subissent de la part des policiers et autres agents de l’État en République démocratique du Congo (RDC). Maïck Lukadi a réitéré son appel, le 4 janvier à Kinshasa, se référant à la marche du 31 décembre dernier, vivement reprimée par les forces de l'ordre. Pour lui, en effet, doter les défenseurs des droits de l'homme d'un arsenal juridique qui les protège est une nécessité dans le pays. Des dispositions légales dans ce sens, argumente-t-il, leur permettront de bien faire leur travail pour le bien de tous, notamment en se faisant respecter par des éléments de la police et d’autres services étatiques. « Si aujourd’hui les activistes des droits humains de la RDC ne sont pas respectés ou considérés avec dignité par les policiers et autres agents de l’Etat, c’est parce que l’arsenal juridique protégeant les défenseurs des droits de l'homme n'est pas encore promulgué alors qu’il moisit dans les tiroirs du Sénat et de l’Assemblée nationale », a-t-il soutenu. Interpellés pendant près d’une heure La conviction du président national de l’Apvec est motivée par ce qu'il a personnellement vécu pendant cette marche initiée par le Comité laïc de coordination. Une des membres de son association, Jeanine Muadi Kadima, et lui-même ont été interpellés par des policiers qui les ont gardés pendant près d’une heure, avant de les libérer. Maïck Lukadi a expliqué qu'il serait intervenu, vers 7e rue/Limete industriel, pour dissuader les policiers qui barraient la route aux manifestants en vue de les laisser continuer leur marche et rejoindre d’autres groupes au niveau de l’hôpital Saint-Bondeko. « Je leur ai expliqué que cette manifestation, du reste pacifique, est autorisée par les lois du pays, notamment la Constitution, ainsi que d’autres instruments internationaux ratifiés par la RDC. Aussi ai-je dit aux policiers que personne, ni le président de la République, ni le gouverneur, ni les policiers, ni moi-même, personne n’est au-dessus de la loi », a-t-il soutenu, ajoutant à l'endroit des policiers que ces manifestants, encadrés par des prêtres, n’avaient en main que des bibles, chapelets, crucifix, bouteilles d’eau en plastique, mouchoirs, etc., ce qui démontrait le caractère pacifique de cette manifestation. Cette intervention, a-t-il dit, a valu son interpellation et celle de sa militante, sur ordre de la hiérarchie policière sur le terrain. Après les avoir identifiés comme défenseurs des droits de l'homme, ils ont été menacés par le plus gradé de ces policiers, leur demandant de cesser d’exercer cette mission. « Ils ont transcrit nos identités et nos adresses sur un carnet, en nous menaçant de représailles si jamais nous continuerions à travailler comme défenseurs des droits de l'homme, avant de nous qualifier de collaborateurs de la communauté internationale représentée au pays par la Monusco, en vue de ternir l’image du pays, et de ceux qui entêtent la population et la conduisent à ne plus obéir aux autorités établies », a expliqué le président national de l’Apvec. Depuis cet épisode, a-t-il indiqué, il vit sous un climat d’insécurité et de menace de mort. Rappelons que l’activiste Maïck Lukadi avait, en septembre dernier, lancé un appel en direction des membres des deux chambres du Parlement pour emboîter le pas à leurs collègues burkinabés qui ont doté leur pays d’une loi portant protection des défenseurs des droits de l'homme. Selon lui, une telle loi serait profitable non seulement aux activistes des droits de l'homme mais à toute la nation congolaise dont les députés et sénateurs desquels le pays attend de libérer le projet de loi qui moisit dans leurs tiroirs. Lucien Dianzenza Notification:Non |