Plus de 100.000 migrants ont traversé la Méditerranée depuis janvierMardi 4 Juillet 2017 - 18:27 Les flux migratoires pèsent désormais d’une manière insoutenable sur l’Italie, principale destination pour les migrants et réfugiés tentant de gagner l’Europe. C’est désormais un problème considéré comme appelant l’implication de l’ensemble des 28 Etats membres de l’Union Européenne : les flux migratoires vers l’Italie constituent désormais un fardeau « insoutenable » pour ce pays. Pendant des années, l’Italie a fait face à un phénomène qui l’a pris pour cible principale en raison de sa proximité géographique avec la Libye et les côtes africaines. La disparition du leader libyen Kadhafi, en octobre 2011, a plongé ce pays dans le chaos. Il n’est qu’à 300km des côtes sud de l’Italie et s’est transformé en passoire. La situation est intenable de l’avis de tous les voisins italiens. Même ceux qui faisaient volontairement la sourde oreille à ses appels incessants commencent à admettre qu’il y a urgence. « La situation désastreuse en Méditerranée n'est ni nouvelle ni passagère », a souligné le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. D’où l’urgence pour tous les Européens d’intervenir. «Tout le monde doit prendre sa part de responsabilité dans toute l'Europe », a indiqué mardi son adjoint, Frans Timmermans. Pour lui, l’appel à l’aide et au partage du fardeau que lance l’Italie depuis des années « est fondé ». Mardi, la Commission européenne a proposé un plan d’action pour répartir la pression migratoire et soulager un tant soit peu l’Italie. Le plan passe par le renforcement des autorités libyennes. Une enveloppe de 46 millions d'euros est envisagée pour augmenter l'aide à l'Italie, 35 millions d'euros pouvant être réunis tout de suite, selon la Commission Européenne. Le plan européen a été présenté ce mardi à Bruxelles mais sera discuté jeudi à Tallinn, en Estonie, lors d’une réunion informelle des ministres de l’Intérieur de l’Union Européenne. La question migratoire devient plus que jamais une préoccupation partagée, à défaut de voir une politique concertée pour y faire face. Entre l’Italie qui menace désormais de fermer ses ports aux bateaux débarquant des migrants, la tiédeur de ses voisins français et allemands à ouvrir leurs propres ports à cette marée humaine, Rome est agacée par la réaffirmation des populismes. Elle s’est ralliée à l’idée d’un code de conduite pour mieux contrôler les bateaux de nombreuses ONG secourant les migrants en détresse en Méditerranée. Ce code de conduite est vivement dénoncé par ces organisations qui estiment qu’en mer le seul code qui vaille est celui du droit maritime international. Quant à la prétention d’un meilleur contrôle, elles la balayent du plat de la main car elles travaillent déjà en coordination avec les gardes-côtes italiens. « C'est de la poudre aux yeux, pour ne pas affronter le problème réel », a estimé Loris De Filippi, président de MSF-Italie qui accuse l’UE de ne pas ce qu’il faut. « Si l'on oblige les ONG à se retirer, il y aura plus de morts, plus de drames. Si c'est cela qu'ils veulent, il faut avoir l'honnêteté de le dire ». L’Organisation internationale des migrations, OIM, a indiqué mardi que depuis janvier ce ne sont pas moins de 100.000 migrants et réfugiés qui ont traversé la Méditerranée vers l’Europe, par l’Italie majoritairement. Et depuis 2014, indiquent pour leur part les gardes-côtes italiens, plus de 590.000 migrants ont été secourus, ensemble avec les bateaux des humanitaires, en Mer Méditerranée. Et malheureusement, durant cette période plus de 14.000 migrants sont morts ou ont été portés disparus dans la traversée. Plus de 2.240 depuis le seul mois de janvier ! Lucien Mpama Notification:Non |