Plus de 1000 morts en Méditerranée depuis janvierSamedi 22 Avril 2017 - 19:02 Aucune trêve sur le front des flux migratoires. Le bilan des morts noyés cette année pourrait battre tous les records. Selon le Haut-commissariat des Nations-unies pour les réfugiés, HCR, l’hécatombe des migrants en Méditerranée pourrait dépasser l’entendement cette année. Car depuis janvier 2017, plus de 1000 migrants, des Africains ou des Syriens et Afghans, ont péri noyés en Méditerranée. Tous sont morts dans la tentative de gagner l’Italie à partir des côtes libyennes. Les tragédies se suivent et se ressemblent : bateau en piteux état qui tombe en panne en pleine mer, ou qui sombre. Les passagers, toujours en surnombre, finissent par mourir de soif ou par noyade. Quelque 8.500 migrants ont été secourus pendant le week-end de Pâques mais, selon des survivants, une centaine d'autres sont morts noyés ou sont portés disparus. « Cette ultime tragédie porte à 1.073 le nombre de morts ou disparus en Méditerranée centrale depuis le début de l'année », selon Federico Fossi, un porte-parole du HCR. L'an dernier à la même période, 853 personnes avaient trouvé la mort ou ont été portées disparues en tentant la traversée de la Méditerranée à bord d'embarcations de fortune. Au total, plus de 5.000 personnes sont mortes ou portées disparues en 2016, selon le dernier décompte de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Le beau temps a favorisé les départs pendant le week-end de Pâques et 73 opérations de sauvetage ont été nécessaires pour venir en aide à quelque 8.500 personnes. Leurs témoignages sont toujours les mêmes : droits exorbitants à acquitter auprès de passeurs libyens. Ceux-ci, par crainte d’être traduits en justice en Italie, choisissent un migrant quelconque et lui inculquent quelques sommaires notions de navigation. C’est lui qui porte le bateau jusqu’aux côtes italiennes. Depuis le début de l'année, quelque 36.700 personnes ont débarqué sur les côtes italiennes après avoir été secourues en mer, selon le dernier décompte de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), soit une hausse de près de 45% par rapport à l'an dernier. Selon l'Unicef, quelque 150 enfants font partie des morts ou des disparus en Méditerranée, un chiffre probablement en dessous de la vérité, beaucoup de mineurs voyageant seuls sans que leur mort ne soit rapportée. L'Italie s'est efforcée récemment de fermer la route de la Méditerranée centrale en signant un accord de coopération avec le gouvernement d'union nationale basé à Tripoli, mais sa mise en œuvre a été suspendue par un tribunal de la capitale libyenne. Le ministre italien de l'Intérieur Marco Minniti a promis vendredi de mettre une dizaine de bateaux à disposition des garde-côtes libyens pour faire de ces derniers « l'unité la plus puissante d'Afrique du nord ». Lucien Mpama Notification:Non |