Plateaux : grossesses précoces de très jeunes adolescentes

Samedi 13 Juillet 2013 - 9:30

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Huit jeunes filles âgées de dix et onze ans ont été enceintes au premier semestre 2013, selon les statistiques des hôpitaux de base de Djambala et Gamboma, qui couvrent plus de 80% de la population du département des Plateaux

Ces statistiques ont été données par le directeur départemental de la Santé, le médecin-colonel Jean-Claude Moboussé, lors du focus organisé le 12 juillet à l’occasion de la commémoration de la Jounée mondiale de la population sur le thème « Luttons contre les grossesses précoces des adolescentes par la promotion de la planification familiale » à la Maison de la femme de Djambala.

Dans sa communication, l’orateur a présenté le profil sanitaire de 2013. Il porte sur les aspects de risque du département, le profil épidémiologique ainsi que les conséquences des grossesses précoces. Les hôpitaux de Djambala et Gamboma ont enregistré 668 000 accouchements, dont 209 chez des adolescentes, huit grossesses de jeunes filles âgées de dix à onze ans, 201 chez celles âgées de quinze à dix-neuf ans et 21 césariennes.

Le taux de mortalité s’élève à 332 000 décès pour 100 000 vivants dans le département. Les infections uro-génitales occupent la troisième place après le paludisme et les infections respiratoires. Les grossesses précoces ont pour conséquences graves notamment des décès, la perte de la maternité, la mortalité infantile, des problèmes de fistule obstétricale et au niveau social et économique.

Les festivités de la Journée mondiale de la population ont été patronnées par le conseiller à la santé du ministère de la Santé, Florent Balandamio. Étaient à cette cérémonie le directeur général de la Population, Christian Sédar Ndinga, le représentant par intérim du Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap) au Congo, Laurent Assogba, et le préfet de la ville de Djambala, Edgard Diafouka Bambela.

Au niveau international, la journée a été célébrée sur le thème « Grossesses des adolescentes ». Au Congo, sur le thème « Luttons contre les grossesses précoces des adolescentes par la promotion de la planification familiale ». Au niveau national, elle a donné lieu à la remise de kits de maternité à l’hôpital de Djambala et à l’organisation d’un focus sur le thème de la journée. À l’hôpital, les bénéficiaires des kits étaient âgées en majorité de quinze à seize ans.

Le représentant par intérim du Fnuap, Laurent Assogba, a indiqué avant de donner lecture du message du directeur exécutif du Fnuap : « J’ai été profondément choqué de voir des jeunes filles qui ne devraient pas être encore maman le devenir. Elles devraient être sur le banc de l’école où bien dans les écoles d’apprentissage pour préparer leur avenir. » Le message du directeur exécutif du Fnuap publié à cette occasion souligne : « Les grossesses d’adolescentes ne sont pas seulement un problème de santé. Elles procèdent de nombreuses causes structurelles : pauvreté, inégalité des sexes, violence, mariages forcés d’enfants, déséquilibre des forces entre les filles et leurs partenaires, manque d’éducation et échec des systèmes et institutions de protection des droits. »

Le directeur général de la Population, Christian Sédar Ndinga, a, pour sa part, expliqué que cette question de grossesse précoce concernait toute la population congolaise. La rencontre permet de partager cette angoisse de voir des jeunes filles porter la lourde responsabilité d’être mères et de voir leur avenir hypothéqué par des grossesses précoces.

Au terme des interventions, le conseiller à la Santé, Florent Balandamio, a rappelé que ce thème « Luttons contre les grossesses précoces des adolescentes par la promotion de la planification familiale » invitait les populations à la réflexion et à l’action par rapport à la gravité du problème.

Notons que cette journée a été organisée à Djambala, chef-lieu du département, avec des activités simultanément à Ngo et Gamboma, par le ministère de la Santé et de la population avec l’appui du Fnuap. Parmi les coorganisateurs, on peut citer l’Association congolaise pour le bien-être familial, la Croix-Rouge congolaise, le secrétariat exécutif permanent du Conseil national de lutte contre le sida, et bien d’autres.

Lydie-Gisèle Oko