Piraterie maritime : l’Afrique de l’Ouest s’active pour mettre en place un instrument juridique contraignantMardi 29 Octobre 2013 - 10:33 Réunies le 27 octobre à Dakar (Sénégal), la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Cééac), la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et la Commission du golfe de Guinée (CGG) veulent mettre en place un plan de sûreté et de sécurité maritime, avec le soutien des Nations unies Un groupe de travail de travail a été chargé de définir un cadre juridique pour mieux lutter contre la piraterie maritime, qui prend désormais dans cette zone le visage du banditisme et du trafic de drogue. Depuis le début de l’année 2013, l’Organisation maritime internationale (OMI) a dénombré quarante-sept attaques contre des navires au large des côtes ouest-africaines. Parmi ces attaques figurent vingt-huit bateaux abordés et six détournés avant d’être libérés. En 2011 et 2012, l’OMI avait recensé respectivement 62 et 60 attaques de ce type. Le phénomène inquiète les organisations régionales, notamment la Cééac. Son secrétaire général adjoint, le général Pierre Garcia Babouma, a expliqué que cette piraterie se traduit par du banditisme sur des sites pétroliers, associé au crime organisé : « Nous avons des preuves. Ils viennent faire de la pêche mais ils trafiquent la drogue. En haut vous voyez les poissons, mais en bas il y a la cale où ils fabriquent de la drogue. Ces pirates-là participent aussi à la destruction du système de pêche. » Plus qu’une zone de transit, l’Afrique de l’Ouest est devenue un lieu de consommation de drogues dures, selon un rapport américain. Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest, Saïd Djinnit, estime que « celle-ci a été considérée comme une zone de transit pendant longtemps. Mais malheureusement, à force de transiter, la drogue a fini par être consommée, et elle est souvent de mauvaise qualité. » Avec l’aide des États-Unis, la Cééac, la Cédéao et la CGG veulent mettre en place un instrument juridique contraignant afin de réprimer les actes de piraterie et les activités maritimes illicites dans la région. Noël Ndong |