PCC: la Chine et sa "Colonne vertébrale"

Jeudi 26 Octobre 2017 - 19:00

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Le 19è congrès du Parti communiste chinois (PCC) s’est achevé, les autorités ont planté le décor des trente prochaines années.

Il y a quelques mois déjà, sans ressembler par la taille et le volume au petit livre rouge du grand timonier, Mao Zedong, les écrits de Xi Jinping contenus dans son ouvrage « Sortir de la pauvreté* » alimentaient les débats lors des rencontres que l’on pouvait avoir avec des experts de l’empire du milieu. Ils vous l’offraient ensuite gracieusement, avec le sentiment de vous inciter à lire. Une communication à la chinoise, qui ne passe pas nécessairement par la volonté de forcer l’adhésion dans l’immédiat.

Tout compte fait, cette démarche ne relevait pas du hasard. Elle préfigurait possiblement le résultat sorti de la consultation politique majeure à laquelle s’est livré le Parti communiste chinois à l’occasion de son dix-neuvième congrès qui s’est achevé, le 24 octobre, par la réélection du président chinois à la tête de son pays pour les cinq prochaines années. Et l’inscription de « sa pensée » dans la Charte du parti. Depuis bien longtemps, pourrait-on dire, mission avait été confiée aux équipes du parti d’accomplir cette tâche de manière discrète et suivie.

Après sa réélection attendue, le président Xi Jinping a pris la parole pour fixer l’opinion chinoise et internationale sur les intentions de la Chine. Devenue une puissance incontournable, elle qui ambitionne à l’horizon 2049 (32 ans) d’être « un pays socialiste moderne, prospère et puissant ». Mais cette étape ne sera franchie, a assuré le président, que sous l’égide du parti considéré comme « Colonne vertébrale de la nation ». Il affirme ainsi la toute-puissance de l’instrument politique le plus précieux d’une Chine qui a su allier socialisme et bien-être.

Dans ce registre, la Chine ne fait-elle pas des envieux par les bords ? Dans un monde miné par tant de violences et de haines, c’est un mérite que de voir un pays aussi grand, avec une population aussi importante (1 milliard 300 millions) œuvrer sans relâche à son développement dans une opportunité de stabilité reconnue. Certes, quand vous discutez avec eux, les Chinois ne cachent pas que des problèmes de pauvreté sont encore criants dans certaines provinces, mais ils ajoutent comme des fidèles croyant en Dieu, que sous la direction du parti communiste les nombreux défis seront relevés. Y compris donc la demande de plus de liberté dont se fait l’écho l’extérieur.

Le modèle chinois est-il exportable ? Oui, dira-t-on, mais là où ce pays a su prendre son destin en main, est le fait qu’il ne s’est pas aliéné sa façon à lui de penser le développement. Il s’est employé à compter avant tout sur ses propres forces, sur le génie de son peuple. Comme quoi, on peut tout copier et toujours se regarder dans le miroir pour savoir si l’on porte encore son visage.

Attention, la Chine n’est plus un pays isolé. Au contraire, elle se projette à l’international et compte bien montrer ce dont elle est capable. Il n’y a en réalité plus aucun terrain sur lequel Beijing accepterait de jouer les figurants. Quand bien même elle prône la solidarité, la compréhension et l’amitié entre les peuples et les Etats.

Gankama N'Siah

Légendes et crédits photo : 

*Xi Jinping, Sortir de la pauvreté, éditions en langues étrangères, 2016, Beijing, Chine

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