Paris : Antoinette Sassou N'Guesso rencontre les femmes entrepreneures de la diaspora pour une causerie-débat

Pharmaciennes, femmes de médias et de communication, chefs d'entreprise, responsables d'ONG... Les congolaises se sont pressées ce 7 juin à l'ambassade du Congo à Paris, à l'invitation de la première dame de la République du Congo, Antoinette Sassou N'Guesso, pour débattre de l'apport de la diaspora dans le développement de l'entreprenariat féminin au Congo.

Gisèle Bouanga Kalou, récemment nommée ambassadeur de la République du Congo au Cameroun, accueillant les participantes au nom de l'ambassadeur Henri Lopes, représentant le Congo à Paris, a salué l'initiative de la première dame.Faisant remarquer que ses fonctions sont, tout comme le métier d'entrepreneur, majoritairement exercées par des hommes, elle a formulé le souhait que les conclusions de ces assises permettent de susciter des vocations chez les jeunesCongolaises.

Marguerite Homb, coordinatrice du Bureau pour le renforcement des capacités des femmes, est revenue en guise de propos liminaire sur quelques chiffres et statistiques permettant de poser un constat sur la situation de l'entreprenariat féminin au Congo. Représentant 52% de la population et 46% de la population active, les femmes comptent à elles seules pour 87% du secteur informel. Elles exercent des activités à très faible valeur ajoutée qui les placent dans une situation deprécarité et de vulnérabilité. En outre, les femmes cumulent toutes sortes de handicap : analphabétisme en milieu rural, problème d'accès aux soins de santé primaire, difficulté d'accès aux financements, aux infrastructures de base, aux techniques et aux technologies.

Cela n'empêche pas nos sœurs de faire preuve de courage et d'entreprendre pour autant. Devant un auditoire conquis,Joséphine Bouanga, ingénieure de développement rural de formation et chef d'entreprise au Congo de son état, a partagé son parcours. Son entreprise de transformation de produits congolais en produits bio, aujourd'hui florissante, a été lancée il y a de cela 8 ans, avec sa seule bourse d'étudiante et sans aucune aide de l'État.

Le temps d'échange avec la salle a permis de faire remonter toutes les doléances et tous les obstacles auxquels se heurtentles femmes entrepreneures dans la concrétisation de leurs projets : frais de douanes excessifs du fait de la non-ratification par le Congo des accords de Lomé, problèmes d'accès au crédit au niveau des banques locales ou tout simplement à l'information, les freins ne manquent pas pour celles qui souhaitent se lancer dans l'aventure de l'entreprenariat.

Mais des solutions ont pu être proposées à l'auditoire. Ainsi, le recours aux Chambres de commerce Europe-Congo et France-Congo, l'usage de la coopération décentralisée et des zones franches ont été cités pour permettre un meilleur développement des projets de création d'entreprise.

Antoinette Sassou N'Guesso, épouse du président de la République, a exhorté ses compatriotes à ne pas tout attendre del'État. Dans son mot de clôture, elle leur a lancé le défi suivant : « Nous devons nous unir pour lutter contre la pauvreté en étant présentes sur les chantiers qui hier étaient réservés aux hommes. » Elle a ensuite invité toutes les femmes de la diaspora congolaise en France à se joindre à elle au mois de juillet prochain pour célébrer le cinquantenaire de la Journée de la femme africaine dont elle sera la marraine.

La matinée de débats s'est achevée sur l'annonce d'un projet de création d'un réseau de femmes entrepreneures avec un point focal à Paris et un point focal au Congo afin d'accompagner les Congolaises dans leurs projets et de leur servir d'interlocuteur.