ONU : de nombreux défis à relever en 2018Samedi 30 Décembre 2017 - 12:54 Malgré une année particulièrement meurtrière pour les Casques bleus, avec plus de soixante tués dans des actes hostiles, l'Organisation des Nations unies (ONU) a réalisé, en 2017, ses objectifs de maintien de la paix en Côte d'Ivoire, réorienté son travail en Haïti et achèvera bientôt son mandat au Liberia. Les soldats de la paix ont sauvé beaucoup de vies en 2017 malgré les défis, rappelle l'ONU en cette fin d'année. « Nous protégeons les civils tous les jours. Nous sauvons des vies tous les jours. Nous le faisons souvent dans des circonstances très difficiles et stressantes. De nombreuses vies ont été sauvées grâce aux soldats de la paix cette année en République centrafricaine, en République démocratique du Congo, au Mali, au Soudan du Sud et dans d'autres endroits », a déclaré le secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix. Et de poursuivre : « Je pense qu'il est plus que justifié de leur rendre hommage ainsi qu'à leurs succès. Mais nous devons certainement travailler dur pour surmonter les défis auxquels nous sommes confrontés ». Les défis en 2018 L'un des défis auxquels les forces de maintien de la paix des Nations unies doivent faire face dans des zones de plus en plus complexes et dangereuses est la nécessité d'une meilleure formation et de meilleurs équipements, en particulier pour la collecte de renseignements et la connaissance de l'environnement. Cela inclut l'utilisation de technologies modernes (drones, radars et ballons), souligne l’organisation. Selon Atul Khare, chef du département des Nations unies pour l'appui aux missions, l'ONU envisage d'emprunter ou d'acheter davantage d'équipements pour la sécurité, le logement, le transport et les communications. Des lacunes en ce qui concerne la collaboration avec les communautés locales ont été également signifiées. « Nous devons faire encore plus pour la prévention et l'atténuation des risques lorsque nous cherchons à protéger nos collègues. Assurer la sécurité et la sûreté du personnel déployé dans des environnements volatiles est une nécessité absolue », a affirmé Atul Khare. Exploitation et abus sexuels L'un des principaux défis dans les opérations de maintien de la paix est de lutter contre les allégations d'exploitation et d'abus sexuels par les forces de maintien de la paix de l'ONU. Le secrétaire général, António Guterres, a dévoilé sa stratégie pour éradiquer ce fléau et nommé Jane Connors au poste de première Défenseure des droits des victimes. « Il s'agit de la dignité des victimes, de compassion, d'un réel sentiment d'empathie, du sentiment qu'elles ne sont pas oubliées. Que leur douleur soit reconnue, et que nous fassions tout notre possible pour améliorer leur situation », a reconnu Jane Connors début décembre lors d'une visite au Soudan du Sud. La nouvelle stratégie de l'ONU visant à prévenir l'exploitation et les abus sexuels met davantage de pression sur les gouvernements pour qu'ils enquêtent et engagent des poursuites si cela est nécessaire. En outre, dix-sept pays ont versé 1,8 million de dollars à un fonds d'affectation spéciale pour aider les victimes à obtenir un soutien médical, psychosocial, juridique ou socioéconomique. « Les informations sur les allégations arrivent avec moins d'obstacles qu'auparavant. Nous devons aussi faire plus pour mettre pleinement en œuvre cette politique et il faut une forte sensibilisation à tous les niveaux », indique Jean-Pierre Lacroix. Se tourner vers l'avenir Si l'année 2017 a été marquée par des réformes ambitieuses, 2018 doit être l'année de mise en œuvre de celles-ci, a déclaré le secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix. Selon Atul Khare, l'objectif est de « s'assurer que nous sommes plus forts en matière de prévention, plus agiles en termes de médiation et plus souples, plus efficaces et plus rentables dans nos opérations ». Il a souligné la nécessité de renforcer la collaboration avec les États membres et les organisations régionales pour mieux servir les personnes les plus vulnérables dans le monde. Et Jean-Pierre Lacroix de conclure : « Nous ferons de notre mieux pour mettre en œuvre avec succès ces réformes et nous ferons certainement de notre mieux pour appuyer nos collègues sur le terrain ». Josiane Mambou Loukoula Notification:Non |