Nutrition : l’insécurité alimentaire demeure encore une préoccupation pour le Congo

Mardi 14 Juillet 2015 - 16:00

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Selon une étude menée en 2013 par le gouvernement en partenariat avec le Programme alimentaire mondial (PAM), 14, 2% des ménages sont en insécurité alimentaire dont 1,7% sévèrement et 12,5% modérément. Ce chiffre correspond à 121. 326 ménages soit 618.456 personnes en insécurité alimentaire sévère ou modérée sur l’ensemble du pays.

Les résultats de cette enquête ont été validés avec amendements le 13 juillet au cours d’un atelier organisé au ministère du Plan, en présence du représentant du PAM au Congo, David James Bulman et du directeur général du Plan et du développement, Jean Christophe Okandza. En effet, il existe encore, d’après cette étude, des poches d’insécurité alimentaire surtout dans les zones rurales enclavées à faible densité démographique. Ce qui s’étend de plus en plus dans les villes en raison de l’urbanisation galopante que connait le pays, notamment dans les localités ayant connu la politique de la municipalisation accélérée.

« En général, les résultats de l’analyse ont montré une légère détérioration par rapport à 2009, année de la dernière analyse globale de la vulnérabilité et la sécurité alimentaire (AGSAV). Le pourcentage des ménages avec une consommation alimentaire pauvre est passé de 1,3% à 1,7% entre les deux périodes. Le nombre de ménages avec une consommation alimentaire pauvres est donc passé à 12.045. La consommation limite a augmenté de 6,5 à 7,6%, correspondant à 54.390 ménages au total », mentionne le rapport.

Au niveau des départements, la plus forte incidence de consommation pauvre et limite a été enregistrée au Kouilou, Niari, Lékoumou et Likouala. Les résultats de Brazzaville sont à pondérer avec son poids démographique même s’ils ne sont pas critiques car le pourcentage de ménages avec une consommation pauvre  est passé de 0,3% à 1,4% tandis que le pourcentage de ménages avec une consommation alimentaire limite est passé de 2,1% à 4,7%. Pointe-Noire est la seule ville qui ne présente pas des ménages avec consommation alimentaire pauvre. Bref, les résultats de l’analyse indiquent que la situation alimentaire est globalement acceptable pour une grande majorité de ménages mais avec cependant un niveau de vulnérabilité très élevé face aux différents chocs potentiels.

Des résultats de l’analyse, il ressort  quatre axes prioritaires d’intervention pour le PAM et ses partenaires du Système des Nations unies, notamment le développement des zones rurales ; l’assistance alimentaire basée sur les transferts d’argent ; les interventions en appui à la nutrition ; l’amélioration des services d’éducation de base ; le suivi des risques d’insécurité alimentaire et l’alerte précoce.

Selon le représentant du PAM au Congo, l’objectif principal de cette enquête est de mettre à la disposition du gouvernement congolais et de ses partenaires, œuvrant dans le domaine du développement, de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, des données de références actualisées. Ceci pour une meilleure compréhension des problèmes alimentaires et de guider le pays dans l’élaboration des projets/programmes d’aide aussi bien alimentaire que non alimentaire. Les indicateurs de nutrition, tels que mesurés en 1992, 2005 et 2011, a souligné James Bulman, n’ont pas indiqué une forte tendance à l’amélioration. Car, le retard de croissance, qui est la forme de la malnutrition la plus répandue au Congo, est passé de 20,5% en 1992 à 26% en 2005 et 24,4% en 2011. « Ces changements justifient une étude approfondie parce que leur impact sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle n’est pas connu. En se dotant de ces indicateurs de sécurité alimentaire, le ministère de l’Economie, du Plan, de l’Aménagement du territoire et de l’Intégration se donne les moyens de mesurer et de suivre de manière efficace les actions menées dans le but de l’amélioration des conditions de vie des populations congolaises », a conclu le représentant du PAM.

 

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Le présidium des travaux ; les participants ; crédit photo Adiac

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