Nutrition : des stratégies pour changer le comportement alimentaire des Congolais

Mercredi 22 Avril 2015 - 16:00

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Le document de communication validé, avec amendements, le 22 avril à Brazzaville a été conçu par le Service d’hygiène alimentaire et le Programme alimentaire mondial (PAM). Objectif visé : orienter les différentes actions sur le terrain avant la prise en charge des populations cibles.

Selon une enquête démographique et de santé réalisée conjointement par le Congo et le PAM, la malnutrition demeure un problème de santé publique en République du Congo, en dépit des progrès réalisés dans la période allant de 2005-2011. En effet, les prévalences de la sous-nutrition décrites chez les enfants de moins de 5 ans sont de : 6% pour la malnutrition aiguë ; 12% pour l’insuffisance pondérale ; 24% pour la malnutrition chronique ou retard statural ; 67% pour l’anémie. Concernant les femmes en âge de procréer, l’anémie est présente dans 52% des cas chez les femmes allaitantes et 58% chez les femmes enceintes.

« Les mauvaises pratiques en matière d’alimentation sont, pour une grande part, responsables du problème de la malnutrition sus décrite. Cette situation appelle du niveau stratégique une réponse adaptée qui passe par l’élaboration d’une stratégie de communication pour le changement de comportement en nutrition », a indiqué le directeur de l’hygiène publique, Lambert Kitembo, qui a présidé la rencontre.

Le représentant du directeur général de l’épidémiologie et de la lutte contre la maladie espère également qu’au terme de l’application de cette stratégie pour la période 2015-2018, le taux de malnutrition baissera chez les populations touchées, avec une adhésion facile au traitement pour les tuberculeux et les personnes vivant avec le VIH/Sida. Lambert Kitembo a aussi rappelé que l’examen de ce document est intervenu au moment où le Congo est depuis le 28 octobre 2013, pays membre du mouvement Scaling Up Nutrition. En effet, cette organisation vise la mise à échelle des interventions de nutrition pour l’amélioration de l’état nutritionnel des personnes vulnérables. « Après la validation avec amendements, je crois qu’il y a une équipe restreinte qui va encore travailler pour pouvoir l’améliorer en ajoutant les contributions. Après l’avoir finalisé, nous le soumettrons au ministre de la Santé et de la Population pour qu’il donne l’autorisation administrative et politique de diffuser cette stratégie », a-t-il poursuivi.

Il s’est, par ailleurs, félicité de la volonté du PAM de contribuer à l’amélioration de l’indice du développement humain au Congo à travers le projet d’assistance nutritionnelle. Pour rappel, le gouvernement congolais a mis sur pied, avec l’appui du PAM, un projet d’assistance nutritionnelle aux personnes vulnérables. Il vise à améliorer l’état nutritionnel des personnes vivant avec le VIH/Sida et tuberculeux malnutris et sous traitement ; prévenir la malnutrition chez les femmes enceintes et femmes allaitantes ainsi que chez les enfants de moins de 2 ans ; améliorer ou changer les comportements des populations bénéficiaires en matière de nutrition.

Rappelons que le document de stratégie de communication pour le changement de comportement en matière de nutrition est l’aboutissement d’un processus comprenant plusieurs étapes. Il s’agit, entre autres, du recrutement d’un consultant international par le PAM ; de l’exploitation des données issues des rapports de différentes enquêtes (enquête CAP sur la survie de l’enfant ; EDS 2011-2012).

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Les participants ; crédit photo Adiac